Intrigue n°3

ECHEC ET MAT, MAJOR

 

LE MOBILE

Le major Barrymore est un vrai tyran, qui mène une vie d’enfer à toutes les personnes placées sous son autorité. Le caporal Lyons et le docteur Stappleton ne supportent plus son comportement. Ils se retrouvent fréquemment pour se confier et partager leur calvaire. Un jour, ils décident que c’en est assez et qu’ils vont faire cesser tout ça. Définitivement.
Dans l’Armée, « le linge sale se lave en famille ».

 

LE MEURTRE

Après une filature de plusieurs mois, Lyons et Stappleton ont une connaissance parfaite des habitudes de Barrymore. Et notamment du footing qu’il fait tous les soirs, par tous les temps et qui le mène à traverser le village de Grimpen. Il y croise alors, très souvent, Henry Knight qui rentre en voiture de son rendez-vous chez sa psy. Il ne croise jamais personne d’autre à ce moment-là : il est assez tard, le village est désert, les gens sont chez eux ou au pub.
Ils choisissent un jour de pluie pour mettre leur plan à exécution : ça limite encore plus la probabilité de croiser un témoin gênant et cela favorise l’aqua-planning…
Ce soir-là, Lyons caché derrière un arbre, au bord de la route, attend le passage de Barrymore. Lorsque celui-ci approche, en petite foulée, il l’interpelle :
Lyons : Barrymore !
Barrymore (qui s’est immobilisé) : Qui m’appelle ?! Ah ! Lyons… Qu’est-ce que vous foutez là ?
Lyons s’approche alors de lui et très rapidement le poignarde avec un scalpel, et le pousse sur la route, juste au moment où la voiture de Knight arrive.
Ce dernier vient d’être perturbé par la sonnerie de son téléphone : « Appel masqué » (c’est Stappleton qui l’appelle)… Mais au moment où il relève les yeux, il a tout juste le temps d’apercevoir un type en survêtement au beau milieu de la route : il tente un freinage d’urgence mais rien n’y fait. Il ne parvient pas à immobiliser son véhicule et vient percuter violemment Barrymore. Pris de panique, il s’enfuit.

 

L’ARME DU CRIME

La lésion du foie provoquée par l’incision faite au scalpel, cause un saignement très important, sur-aggravé par l’hémorragie interne due au choc avec le véhicule. Barrymore décède en quelques minutes, avant même que les secours n’arrivent.

Le plan de Lyons et Stappleton aura donc consisté à faire accuser Henry Knight, qu’ils savent très fragile et perturbé. La rumeur allant bon train dans les petits villages, tout le monde à Grimpen sait et colporte le fait que « ce pauvre garçon nourrissait une vraie rancœur à l’égard de la base de Baskerville ».

 

LES INDICES "TOPIC"

1-
La mort se situe aux alentours de 21h.

2-
Il pleuvait ce soir-là.

3-
Le major Barrymore faisait tous les soirs un footing, quelle que soit la météo.

4-
On a relevé sur les vêtements de Barrymore des fragments de peinture gris métallisé.

5-
Une manifestation était prévue dans quelques jours, devant le centre de Baskerville, organisée par le collectif « Stoppez les expériences ! », dont le leader est Henry Knight. Barrymore avait l’intention de réprimer cette manifestation par tous les moyens en sa possession (et notamment en pulvérisant sur les manifestants le virus de la dernière grippe hivernale…)

6-
L’enquête sur l’emploi du temps des habitants de Grimpen ce soir-là, montre que :
- 75% d’entre eux étaient chez eux (ou leur maîtresse)
- 20% au pub
- Barrymore courrait
- Henry Knight était chez sa psy

7-
Perquisition chez Henry Knight
1er élément : on a retrouvé un grand nombre de journaux dont les gros titres ont été découpés.

8-
Perquisition chez Henry Knight
2ème élément : la carrosserie gris métallisé de sa voiture est abîmée et le phare avant gauche est cassé.

 

LES INDICES SPECIFIQUES

Sherlock: Vous avez relevé sur les vêtements de Barrymore de tous petits éclats de verre, très caractéristiques : il s’agit d’éclats de phare de voiture. (Les éclats sont d’une forme très particulière et reconnaissable : une page de votre site y est d’ailleurs dédiée…)

John: Mme Barrymore : « Mon mari courrait tous les soirs. Il partait à 20h précise, quel que soit la météo. Je lui ai souvent dit que cela pouvait être dangereux, surtout ce soir-là car il pleuvait. Il n’a jamais rien voulu savoir. Je m’inquiétais aussi parce que je savais que mon mari n’était pas apprécié de tout le monde, et je me disais qu’il serait facile de lui faire un mauvais tour alors qu’il était seul, à la nuit tombée… ».

Lestrade: Rapport de l’officier Turner, du commissariat de Grimpen :
« Arrivé sur place à 21h, après avoir été averti par le gérant du pub. Avons constaté le décès de la victime qui gisait sur le sol, au milieu de la route, dans une flaque de sang. Il a été découvert par des clients du pub, au moment où ils quittaient les lieux. Les rues du village étaient désertes : aucun témoin ne s’est manifesté. Les traces de boue sur cette route d’un village de campagne laissent apparaître des traces de pneus : une analyse rapide permet de constater que le véhicule venait de l’extérieur du village, les traces arrivent alors jusqu’à l’endroit où se trouve le corps de Barrymore, puis le véhicule a fait marche arrière et est reparti en faisant un léger détour ».

Mycroft: Le dossier MI6 du Major Barrymore mentionne que cet excellent militaire était, malgré tout, à surveiller : il autorisait, voire encourageait, les expériences génétiques les plus controversées ; et ce malgré la désapprobation de ses supérieurs et la vindicte populaire.

Molly: L’autopsie de Barrymore montre un hématome très important au niveau de l’abdomen, ainsi que des lésions très importantes de l’estomac et du foie, avec hémorragie massive.

Mme Hudson: Il paraîtrait que Barrymore recevait régulièrement des lettres anonymes, et même des menaces de mort. Ces lettres arboraient toutes le cachet de la Poste de Grimpen.

 

LES INDICES "TOPIC"

1-
Lors de son arrestation et de son interrogatoire, Henry Knight a précisé que, quelques secondes avant l’accident, son téléphone a sonné. Il a alors été distrait en consultant son téléphone et au moment où il a relevé les yeux, il a vu Barrymore sur la route et n’a pas réussi à l’éviter. Il se souvient qu’il s’agissait d’un « appel masqué ».

2-
La pluie qui tombait ce soir-là rend impossible l’étude des traces de pas, situées près de l’arbre où se trouvait l’inconnu qui a interpelé Barrymore. En revanche, à quelques mètres de là, dans le sous-bois, un peu plus protégé de la pluie, une trace à peu près exploitable a été retrouvée : cela semble être une empreinte de chaussure type « rangers », pointure 40.

3-
Aucun téléphone de Baskerville n’était en mode « Appel » au moment où celui d’Henry a sonné, quelques instants avant la collision.

4-
L’étude du sang découvert sur le trottoir montre qu’il s’agit bien du sang de Barrymore, mais un autre groupe sanguin a été retrouvé parmi les échantillons.

5-
Toutes les cabines téléphoniques, dans un rayon de 10 km, sont H.S.

6-
L’inventaire du matériel scientifique de Baskerville montre l’absence d’un scalpel.

7-
Le téléphone qui a émis l’appel reçu par Henry, a été acheté par une certaine « Madame Bluebell ».

8-
Le caporal Lyons n’était pas d’astreinte à Baskerville le soir du meurtre de Barrymore.

 

LES INDICES SPECIFIQUES

Sherlock: L’étude du positionnement du corps de Barrymore tel qu’il a été retrouvé sur la chaussée, ainsi que l’impact avec la voiture de Knight, démontre que Barrymore s’est retrouvé sur la route comme s’il était descendu du trottoir en reculant. L’hypothèse la plus probable est qu’il ait été poussé par quelqu’un qui lui faisait face.

John: Sergent Smith, secrétaire du major Barrymore :
« Le major n’était pas du tout apprécié par ses hommes et la plupart des scientifiques de Baskerville. Ces derniers avaient pourtant « carte blanche » pour mener toutes les expériences qui leur passaient par la tête… Et pour ce qui est des militaires : s’ils sont rentrés dans l’Armée pour se faire cajoler, ils auraient mieux fait de rester chez leur mère… Voilà c’que je pense. »

Lestrade: Rapport de l’officier Turner, du commissariat de Grimpen :
« Lorsque nous sommes arrivés sur les lieux, les chiens semblaient flairer une piste sur le trottoir qui longe le sentier du sous-bois. Sur le coup, nous n’y avons pas prêté attention : c’est la saison de la chasse, nous avons pensé que les chiens étaient perturbés. Mais avant de partir, je suis quand même allé y faire un tour : il y avait bien du sang sur le trottoir. Je me suis dit que c’était le sang de Barrymore qui avait giclé au moment de l’accident. Parce j’ai toujours pensé, depuis le début, que c’était une voiture qui lui était rentrée dedans. »

Mycroft: Le dossier MI6 du Major Barrymore fait état d’un militaire très bien noté par sa hiérarchie, mais mentionne aussi la nécessité de surveiller ce gradé dont les méthodes, certes efficaces, peuvent être ultra-autoritaires. Si cela devait fuir dans la presse, cela n’arrangerait pas la réputation, déjà bien entamée, de Baskerville.

Molly: L’observation du corps montre un saignement externe très important. Or, les chocs dans les cas de collisions n’entraînent que très peu de saignements externes, seulement des hémorragies internes. L’autopsie du corps de Barrymore montre une hémorragie interne massive et une entaille profonde au niveau du foie.

Mme Hudson: Il paraîtrait que Barrymore se sentait épié dans tous ses déplacements, depuis quelques mois. Que ce soit à l’extérieur de la base de Baskerville, mais également, à l’intérieur…