379 fans | Vote

#101 : Une Etude en rose

En 2010 à Londres, le hasard provoque  la rencontre entre le Docteur Watson, un médecin militaire tout juste rentré d'Afghanistan, et Sherlock Holmes, un génie solitaire et asocial, qui gagne sa vie en tant que détective privé.
Le duo se retrouve à mener l'enquête sur une série de suicides mystérieux qui touchent des femmes vêtues de rose, cas non résolus sur lesquels l'inspecteur Lestrade, le plus fin limier de Scotland Yard se casse les dents.

Captures | Tournage

Popularité


4.26 - 19 votes

Titre VO
A study In Pink

Titre VF
Une Etude en rose

Première diffusion
25.07.2010

Première diffusion en France
01.01.2011

Vidéos

Sherlock épisode 1.01 - A strange meeting

Sherlock épisode 1.01 - A strange meeting

  

12 Days of Sherlock - Day 1 - Which Bottle? - BBC

12 Days of Sherlock - Day 1 - Which Bottle? - BBC

  

Sherlock - A Study In Pink S1E1 - Trailer

Sherlock - A Study In Pink S1E1 - Trailer

  

Sherlock-PILOT VO: Some Cute Scenes

Sherlock-PILOT VO: Some Cute Scenes

  

Sherlock-PILOT VO: Sherlock on the Roof under the Moon

Sherlock-PILOT VO: Sherlock on the Roof under the Moon

  

Sherlock and John's First Meeting - Sherlock - BBC

Sherlock and John's First Meeting - Sherlock - BBC

  

John Watson Meets Mycroft Holmes - Sherlock - BBC

John Watson Meets Mycroft Holmes - Sherlock - BBC

  

Photos promo

Sherlock (Benedict Cumberbatch) et Watson (Martin Freeman)

Sherlock (Benedict Cumberbatch) et Watson (Martin Freeman)

Diffusions

Logo de la chaîne France 4

France (redif)
Jeudi 16.03.2017 à 22:25

Logo de la chaîne France 4

France (inédit)
Samedi 01.01.2011 à 21:00

Logo de la chaîne BBC 1

Grande-Bretagne (inédit)
Dimanche 25.07.2010 à 20:00

Plus de détails

Réalisateur : Paul McGuigan
Scénariste : Steven Moffat

Adaptation de : A Study In Scarlet (Une Etude en rouge) par Sir Arthur Conan Doyle.

Distribution

Le Docteur John Watson, revenu blessé d’Afghanistan, se trouve confronté au dur retour à la vie réelle, sa pension ne lui permettant pas de garder son appartement londonien. Il croise par hasard un vieil ami de la fac, Marck Standford, qui va lui proposer une rencontre avec Sherlock Holmes. Ce-dernier cherche un colocataire, au 221B Baker Street. Après une brève discussion, John et Sherlock accepte la colocation, même si John reste sceptique face au caractère atypique de son nouveau colocataire.

Dans le même temps, le lieutenant Lestrade étudie une série de suicide complètement inexpliquée, qui plait beaucoup à la presse.  Il décide de faire appel à son consultant, qui n’est autre que Sherlock Holmes. Ce-dernier embarque John dans son aventure pour l’assister.

Arrivés sur la dernière scène de crime, Sherlock se heurte au Sergent Sally Donovan. Elle pense que l’aptitude de déduction de Sherlock est insignifiante, et que sa joie face aux scènes de crime est de la pure folie. Elle le nomme d’ailleurs « le taré ». Devant le cadavre, il ne faut que quelques secondes à Sherlock pour deviner qu’il ne s’agît pas d’un suicide mais d’un meurtre, car d’après lui, il manque la valise de la victime dans la pièce. De plus, la victime a gratté avec ses ongles le mot « Rache ». Le médecin légiste pense que c’est de l’allemand, mais Sherlock n’y croit pas un seul instant, il pense qu’elle a voulu écrire le prénom « Rachel ». C’est à la limite de l’hystérie que Sherlock quitte la scène de crime, tout heureux d’avoir à faire à un tueur en série…

C’est à pied et seul que John est obligé de rentrer, Sherlock ne l’ayant pas attendu. Mais en rejoignant l’appartement, il se retrouve contraint de monter à bord d’une voiture. C’est dans un entrepôt qu’un homme élégant l’attend. Il se présente comme un ami de Sherlock Holmes, mais John n’y croit pas. Il va alors lui proposer une grosse somme d’argent contre des informations sur son nouveau colocataire, car il s’inquiète pour lui. Mais John s’y refuse, et repart à l’appartement.

De retour au 221B Baker Street, John retrouve Sherlock en pleine réflexion. Il se rend compte que Sherlock a retrouvé la valise de la victime, et il n’y a pas de téléphone portable à l’intérieur. Il décide alors d’envoyer un texto sur le portable de la victime par le biais du téléphone de John, en espérant que le tueur le lira. Et en effet, peu de temps après, le portable de John se met à sonner : un numéro inconnu. Sherlock est très content, car pour lui l’assassin est en train de paniquer. Sherlock et John se rendent alors dans un restaurant en pleine ville, pour faire le guet, au cas où le tueur apparaitrait.

En regardant par la fenêtre, Sherlock identifie un taxi qui lui parait très suspect. Il se met alors à courir, voulant à tout prix stopper le véhicule. John va également le suivre, en laissant sa canne derrière lui… et en oubliant sa jambe qui lui faisait mal. Après une course poursuite dans les ruelles de Londres, Sherlock et John finissent par arrêter le taxi, mais malheureusement, le passager du taxi est juste un touriste fraichement arrivé à Londres.

En revenant à l’appartement, le duo va se retrouver nez à nez avec la police. Ils ont découvert la valise, et le lieutenant Lestrade n’est pas satisfait que Sherlock lui cache des pièces à convictions. Il souhaiterait enfin un travail d’équipe. Lestrade va lui confier que « Rachel » était la fille mort-née de la victime. Sherlock essaie alors de comprendre pourquoi elle aurait gravé le nom de sa fille sur le plancher, jusqu’à ce qu’il réalise qu’il s’agit d’un mot de passe pour son mail : et grâce au GPS de son portable, ils pourront localiser le tueur. Pendant ce temps, Mme Hudson, la logeuse, tente d’expliquer à Sherlock qu’un taxi l’attend, mais il n’y prête aucune attention, jusqu’à ce que la localisation soit faite : le portable est au 221B Baker Street.

Sherlock devine alors que le taxi qui l’attend devant l’appartement est le tueur. Il choisit de monter à bord, seul, sans n’en parler à personne.

Le tueur emmène Sherlock dans un centre de formation continue. L’endroit est désert, puisque c’est la nuit. Ils s’assoient face à face à une table, et commencent les discussions. L’assassin pose deux fioles, où se trouvent des pilules à l’intérieur. Une fiole est mortelle, l’autre pas. Il va lui demander de choisir une des deux fioles, mais Sherlock refuse, trouvant que le stratagème n’est pas à la hauteur de ses espérances, car il a déduit que le meurtrier est gravement malade, et donc qu’il va forcément bientôt mourir.

En parallèle, la police a quitté l’appartement. John se retrouve donc seul, et grâce au GPS du portable, il va comprendre que Sherlock est en danger : il se met alors en route pour le sauver.

L’homme va révéler à Sherlock qu’il a un « sponsor » pour les meurtres qu’il a commis. Sherlock n’en revient pas, et souhaite savoir qui est derrière tout ça. Bien sûr, il ne lui dira rien à ce sujet. Sous la pression du tueur, et peu sûr de lui, Sherlock est prêt à avaler une pilule ; c’est alors, que de l’autre côté du bâtiment, John tire et abat le tueur en série, sans que Sherlock puisse l’identifier. A la limite de la mort, l’homme va lui avouer que le « sponsor » s’appelle Moriarty.

Sur les lieux du crime, alors que la police fait son travail, Sherlock déduit très vite que c’est John qui lui a sauvé la vie. De plus, le duo rencontre l’homme élégant que John avait vu quelque temps plus tôt : il s’agit en fait de Mycroft Holmes, le frère de Sherlock. Il s’inquiète vraiment pour lui, même si tous les deux sont fâchés depuis longtemps.

Mycroft faisant parti du gouvernement britanique, il décide de surveiller attentivement Sherlock Holmes et le Dr John Watson.

Episode 1.01 : UNE ETUDE EN ROSE

 

AFGHANISTAN    /   APPARTEMENT DE JOHN WATSON

 

Images de guerre. Echanges de tir. Mouvements de caméra rapides.

Un homme au sommeil agité.

Un des COMBATTANTS appelle : Watson !!! 

Les tirs s’intensifient, des soldats sont touchés, les autres ripostent. Des cris, des explosions.

 Le cauchemar se précise et le torture de plus en plus.

Il se réveille en sursaut, haletant. L’air hagard, il réalise à peine qu’il ne s’agissait que d’un rêve. Un souvenir. Il se laisse tomber sur son oreiller, respire profondément et ne parvient pas à réprimer ses sanglots.

 

Plan suivant : il est assis sur son lit, dans l’unique pièce d’un appartement minuscule.

Zoom arrière : la caméra laisse entrevoir une canne, posée contre un bureau. Il la regarde. Amer.

                                                      

Toujours le même décor.

Vêtu d’un peignoir, appuyé sur sa canne, une tasse et une pomme dans l’autre main, il s’approche de son bureau. Il y dépose son « déjeuner », s’installe et ouvre un tiroir, dont il sort un ordinateur portable. Le tiroir contient également un pistolet.

Il ouvre son ordinateur et observe sans grande inspiration son écran :

« The personal blog of Dr John H. Watson”

 

CABINET DE LA PSY DE JOHN

 

VOIX FEMININE: Où vous en êtes de votre blog ?

Il est installé dans un fauteuil, dans une pièce sobrement décorée. Il fait face à son interlocutrice.

JOHN : ça va. (Il s’éclaircit la voix) ça va bien

LA PSY : Vous n’avez pas écrit un mot, n’est-ce pas ? 

JOHN : Vous venez d’écrire : se méfie toujours. 

LA PSY : Et vous, vous lisez à l’envers ce que je note. Vous voyez où je veux en venir ? 

Sourire narquois.

LA PSY : John, vous êtes un soldat. Vous allez sans doute mettre un certain temps à vous réadapter à la vie civile. Et je pense sincèrement que d’écrire un blog sur tout ce qui vous arrive, ne peut que vous aider. 

Il la regarde, incrédule :

JOHN : Il ne m’arrive jamais rien. 

 

-Générique-

 

 LA CITY, A LONDRES         /          AEROPORT

 

Incrustation : 12 octobre

 Echange téléphonique entre une jeune femme dans un bureau de la City et un homme dans un aéroport :

L’HOMME : Comment ça : y’a pas d’chauffeur ?! 

LA JEUNE FEMME : Il a dû aller à la gare de Waterloo, désolé… Prends un taxi.

L’HOMME : Je n’en prends jamais

LA JEUNE FEMME : Je t’aime, mon amour.

L’HOMME: Comment ? 

LA JEUNE FEMME (très amusée) : Prends un taxi et discute pas ! 

A l’aéroport : il raccroche et cherche du regard quelque chose (sans doute son taxi).

 

Plan suivant :

Gros plan sur des mains d’homme qui dévissent le couvercle d’une petite fiole contenant des gélules. (Musique angoissante)

L’homme d’affaire en saisit une. Il est assis par terre, adossé contre une grande baie vitrée qui laisse entrevoir des immeubles avoisinants.

Il porte la gélule à sa bouche, le regard terrorisé.

 

Plan suivant :

La même baie vitrée, vue de l’extérieur. Elle laisse cette fois-ci entrevoir l’homme d’affaire dans une posture d’agonie, par terre, appuyé contre la vitre ; il est pris de tremblements nerveux.

 

 

SALLE DE CONFERENCE

 

VOIX FEMININE : Mon mari était un homme heureux (plan large de l’étage de l’immeuble d’affaire, complètement déserté, dans lequel l’infortuné se meurt) qui jouissait pleinement de la vie. 

Balance vers une salle de conférence.

La veuve éplorée lit le communiqué qu’elle tient à la main.

Derrière elle, une grande photo de son mari, le fringant homme d’affaire.

VEUVE : Il aimait sa famille (les flash des photographes crépitent) et son travail. Et qu’il ait pu se suicider comme ça, est un mystère et un choc pour tous ceux qui l’ont connu

La caméra tourne sur la gauche et fait apparaître dans le viseur d’une caméra, la jeune secrétaire, maîtresse de l’homme d’affaire. Elle se tient dans un coin de la pièce et pleure.

 

UN TROTTOIR D’UN QUARTIER PAVILLONNAIRE, LA NUIT

 

Deux adolescents abrités sous un frêle parapluie, alors que l’averse fait rage. Un des deux s’approche de la route en tentant de se protéger avec son blouson relevé. Il hèle un taxi.

JEUNE HOMME AU BLOUSON : Eh, eh, taxi !

 

Incrustation : 26 novembre

 

Il siffle. Le taxi ne s’arrête pas. Il râle et regagne le trottoir où se tient son camarade, sous son parapluie.

JEUNE HOMME AU BLOUSON : Tu m’attends, je reviens tout de suite. 

JEUNE HOMME AU PARAPLUIE : Quoi ? 

JEUNE HOMME AU BLOUSON :  Je rentre chez moi chercher un parapluie. 

« PARAPLUIE » : On peut se partager le mien. 

« BLOUSON » (en se mettant à courir): Deux minutes, OK ? 

 

Plan suivant : le jeune homme au blouson marche sous la pluie.

Le jeune homme au parapluie regarde sa montre et s’impatiente. Il fait mine de le rejoindre.

 

Gros plan sur le visage du jeune homme au blouson. Il tient une petite fiole remplie de gélule (identique à celle de l’homme d’affaire). Il pleure à chaudes larmes et dévissent le bouchon de la fiole.

 

Plan suivant : gros titre d’un journal, avec la photo du jeune homme.

« 18 ans, se suicide… »

 

SALLE DES FÊTES

 

Incrustation : 27 janvier

A l’entrée d’une salle où une fête se déroule, on aperçoit la photo d’une femme, blonde : « Beth Davenport, junior minister of transport ».

Une femme, à l’air excédé, sort de la salle des fêtes et rejoint un homme au comptoir d’un bar.

 

L’HOMME : Toujours en train de danser ? 

LA FEMME : Oui, si on peut appeler ça : danser. 

L’HOMME : T’as pu avoir ses clefs de voiture ? 

LA FEMME : Je les ai prises dans son sac  (en faisant tinter dans ses mains lesdites clefs)

L’homme détourne son regard et tente d’apercevoir la personne dont ils parlent :

L’HOMME : Mais où elle est ? 

 

Balance en extérieur : Beth Davenport est à-côté d’une voiture et fouille désespérément dans son sac… Elle soupire, se retourne et fixe quelque chose…

Plan suivant : une sorte de cour, au milieu de cabanes de chantier en tôle ondulée. La scène est faiblement éclairée par un lampadaire.

Gros plan sur le visage de Beth Davenport. En pleurs. Son maquillage dégoulinant sur ses joues. Au premier plan, apparaît la fiole et ses gélules.

 

Incrustation : Une étude en rose

 

SALLE DE CONFERENCE

 

VOIX OFF FEMININE :Le corps de Beth Davenport, sous-secrétaire d’Etat aux transports (à l’image : les doigts de Beth s’approchent de la fiole) a été découvert à Londres (à l’image : un flash de photographe éclaire le visage d’un homme soucieux, assis face à plusieurs micros) tard hier soir sur un chantier. 

 

La caméra se déplace lentement sur la droite, au milieu d’une assemblée de journalistes, et fait apparaître la collaboratrice de l’homme soucieux.

C’est elle qui lit le communiqué de presse :

DONOVAN : Selon l’enquête préliminaire, il s’agirait d’un suicide et nous sommes en mesure de confirmer que cet apparent suicide ressemble fortement à ceux de Sir Jeffrey Patterson et James Phillimore. Ces incidents seront donc traités comme étant liés. L’enquête est en cours mais le lieutenant Lestrade va répondre à vos questions. »

 

La clameur des journalistes se fait entendre. L’un d’entre eux parvient à couvrir les voix de ses confrères :

JOURNALISTE 1 : Lieutenant, comment des suicides peuvent-ils être liés ? 

LESTRADE (visiblement mal à l’aise) :Et bien, tous ont pris le même poison, tous ont été retrouvés dans des lieux où ils n’avaient rien à faire et rien a priori ne… 

LE JOURNALISTE lui coupe la parole : Mais c’est impossible des suicides en série. 

LESTRADE :Apparemment pas. 

Un second journaliste s’exprime alors :

JOURNALISTE 2 : Ces trois personnes ont-elles un lien entre elles ou pas ? 

LESTRADE : On n’a trouvé encore aucun lien mais on en cherche un. Il y en a forcément un. 

 

Tous les portables de l’assistance se mettent alors à sonner. Les journalistes les consultent, de même que Lestrade.

Plan large sur les journalistes : tous ont leur téléphone à la main et une multitude de « Faux ! » apparaissent en incrustation à l’écran et semblent « s’envoler des téléphones ».

La collaboratrice de Lestrade a reçu le même message et s’empresse de calmer la situation :

DONOVAN (nerveusement)  Si vous avez reçu un texto, vous n’en tenez pas compte. 

JOURNALISTE 1 : Le texto dit « faux ». 

DONOVAN (encore plus nerveuse) : Oui et bien, vous n’en tenez pas compte. 

Lestrade se décompose lentement et tente de dissimuler son agacement.

DONOVAN : Si vous n’avez plus de question à poser au lieutenant Lestrade, je propose que nous en restions là. 

A nouveau la clameur des journalistes qui, visiblement, ne veulent pas en rester là.

JOURNALISTE 2 : Si ce sont des suicides, sur quoi porte votre enquête ? 

LESTRADE : Je vous l’ai dit : ces suicides sont liés (il insiste sur chaque mot) les-uns-aux-autres. Il s’agit d’une situation inhabituelle : on a bien sûr mis nos meilleurs enquêteurs sur le coup. 

Il a à peine le temps de finir sa phrase, qu’à nouveau les téléphones retentissent et qu’apparaît le même plan des journalistes recevant le message « Faux ! » s’envolant dans les airs.

Lestrade consulte lui aussi son téléphone et on peut y lire le mot « Wrong ».

 

DONOVAN : Une dernière question.

JOURNALISTE 3: Est-ce qu’il pourrait s’agir de meurtres ? Et si c’est le cas, sont-ils l’œuvre d’un tueur en série ? 

LESTRADE : Je sais que vous adorez écrire sur le sujet mais ici on vous parle bien de suicides, on ne confond pas les deux. Il est clair qu’ils se sont auto-administrés le poison… 

JOURNALISTE 3 : … oui mais si ce sont des meurtres, comment fait-on pour rester en vie ?

LESTRADE: Et bien on évite de se suicider. 

La journaliste n’apprécie guère la répartie du lieutenant. La collaboratrice de Lestrade lui fait discrètement remarquer à qui il vient de s’en prendre :

DONOVAN : Le Daily Mail 

LESTRADE : Il est vrai que la situation n’est pas très rassurante mais tout ce que les gens doivent faire, c’est de prendre un minimum de précautions. Nous avons la situation bien en main. 

 

Une fois de plus, les sonneries retentissent et le mot « Faux ! » s’échappe à nouveau des téléphones des journalistes.

Le téléphone de Lestrade sonne alors et apparaît en incrustation :

 

 Vous savez où me trouver

SH

 

Il range son téléphone dans sa poche : il a compris à qui il doit le fiasco de sa conférence de presse, et il est très contrarié. Lui et Donovan se lèvent et quittent la salle.

 

 

SCOTLAND YARD

 

Les deux policiers marchent d’un pas rapide, elle est sur ses talons et lui lance :

DONOVAN : Vous devez l’empêcher de faire ce qu’il fait : à cause de lui, on passe pour des imbéciles 

LESTRADE: Si vous pouvez me dire comment il s’y prend, je l’en empêcherai.

 

 

UN PARC DE LONDRES

 

John passe devant un homme assis sur un banc :

MIKE : John ?! John Watson ?! 

John se retourne.

MIKE: Stamford. Mike Stamford. On était en fac de médecine.

JOHN (un peu embarrassé) : Oui, bonjour Mike. Désolé. 

Ils se serrent la main.

MIKE : Oui, je sais, j’ai grossi. 

JOHN : Non, non 

MIKE : J’ai su que tu te faisais tirer dessus à l’étranger. Que s’est-il passé ? 

JOHN (avec amertume et un sourire forcé) : On m’a tiré dessus. 

Mike Stamford se rend compte de la bêtise de sa question et ne répond rien.

 

Plan suivant : ils sont assis sur un des bancs du parc, boivent un café dans des gobelets à l’effigie du Criterion.

JOHN : Toujours à la fac de médecine ? 

MIKE : Oui, j’y enseigne. A de brillants jeunes gens, semblables à ce qu’on était autrefois. Je les supporte pas. 

John ricane.

MIKE : Et toi, alors ? Tu restes à Londres le temps de te retourner ? 

JOHN : J’ai pas les moyens de vivre avec ma pension.

MIKE : Et tu ne supporterais pas de vivre ailleurs. Je te reconnais plus.

JOHN : Je suis peut-être plus le même.

Sa main est alors prise de tremblements, qu’il a du mal à calmer et qu’il tente de dissimuler.

MIKE : Harry peut pas te dépanner ? 

JOHN : Alors là, autant rêver… 

MIKE : Ben, je sais pas, trouve-toi une colocation

JOHN : Je t’en prie : qui voudrait vivre avec moi ? 

Mike se met à rigoler.

JOHN : Quoi ? 

MIKE : Tu es le deuxième aujourd’hui à me dire ça. 

JOHN : Qui était le premier ?

 

MORGUE DE BART’S

 

En caméra suggestive.

La fermeture éclair d’un sac mortuaire s’ouvre et apparaît alors le visage d’un homme, à l’envers.

Il demande :

SHERLOCK : Il date de quand ?

La voix d’une jeune femme lui répond :

MOLLY : Il vient d’arriver.  67 ans. Mort de cause naturelle. Il a travaillé ici. Je l’ai connu. Il était gentil.  (Avec un sourire attendri)

Il referme le sac et se retourne vers la légiste :

SHERLOCK : Bien, on va commencer par la cravache.

 

Plan suivant : il s’est débarrassé de son manteau et frappe très violemment avec une cravache. En arrière-plan, la légiste assiste à la scène, derrière une vitre. Médusée.

Il s’acharne et frappe de plus en plus fort. Après une dernière salve de coups, il s’arrête et reprend sa respiration. La légiste s’approche :

MOLLY : Alors on a eu une journée difficile ? 

 

SHERLOCK (prenant des notes, sans même la regarder) : Il faut que je sache quels bleus se forment dans les 20 minutes pour vérifier un alibi. Envoyez-moi un texto. 

MOLLY : Dites, je me demandais si, peut-être un peu plus tard, quand vous aurez fini… 

Il lève alors les yeux vers elle et semble remarquer quelque chose :

SHERLOCK : Vous portez du rouge à lèvre ? Vous n’en portiez pas avant… 

MOLLY (surprise) : Je… euh… j’en ai remis un peu. 

Il semble en déduire quelque chose, et reprend ses notes.

SHERLOCK : Pardon, vous disiez ?

MOLLY : Je me demandais si vous voudriez prendre un café. 

SHERLOCK (en refermant son carnet) : Noir, avec deux sucres, je vous prie. Je serai au premier. 

Et il file.

MOLLY : D’accord… 

 

LABORATOIRE DE BART’S

 

Il a abandonné la cravache au profit d’une pipette et de plusieurs contenants en verre.

On frappe à la porte. John et Mike rentrent dans le laboratoire. Sherlock continue son travail de précision, en leur jetant rapidement un coup d’œil.

 

JOHN (en observant les locaux): Ah, c’est plus tout à fait ce que c’était.

MIKE rigole : T’as pas idée à quel point !

SHERLOCK (ne prêtant aucune attention à leur échange) : Mike, tu me prêtes ton portable, j’ai pas de réseau sur le mien.

MIKE : Il ne marche pas le fixe ou quoi ? 

SHERLOCK : Je préfère les textos.

MIKE : Désolé, il est dans mon par-dessus.

JOHN : Tenez, prenez donc le mien.

SHERLOCK (un peu surpris) : Oh… merci.

Il se lève et s’approche de John.

MIKE : Je te présente un vieil ami : John Watson.

Il saisit le portable que John lui tend et commence à pianoter dessus. John, appuyé sur sa canne, détourne son regard.

SHERLOCK (en écrivant son texto) : Afghanistan ou Irak ?

John se fige. Mike fait un sourire entendu.

JOHN : Pardon ?

SHERLOCK : C’était où ? En Afghanistan ou en Irak ?

John reste muet, regarde Mike, toujours aussi souriant…

JOHN : En Afghanistan. Mais comment savez-vous que…

 

A ce moment la porte s’ouvre et rentre Molly. Il rend son portable à John et s’exclame :

SHERLOCK :  Ah ! Molly ! Mon café ! (à John) Merci. (à Molly) Où est passé le rouge à lèvres ?

MOLLY (mal à l’aise) : ça ne m’allait pas.

SHERLOCK : Ah bon ? Je vous trouvais bien mieux avec. Votre bouche est trop… petite maintenant (avec un mouvement de la main gauche et un air dédaigneux)

MOLLY : D’accord…

Il dépose sa tasse et demande :

SHERLOCK: Est-ce que vous aimez le violon ?

Molly quitte le laboratoire, sans prêter attention à la question. Elle a compris qu’elle ne lui était pas adressée. John se retourne vers elle, pensant qu’elle va répondre. Mike attend sa réponse avec un petit sourire.

JOHN : Je vous demande pardon ?

SHERLOCK (continuant son travail de laboratoire) : Je joue du violon quand je réfléchis et je ne parle pas pendant des jours, parfois. Ça vous embête ? Deux futurs coloc’ doivent savoir le pire l’un de l’autre.

Il sourit.

JOHN (décontenancé et s’adressant à Mike) : Tu lui… tu lui as parlé de moi ?

MIKE : Pas du tout.

JOHN : Alors qui a parlé de colocataires ?

SHERLOCK (récupérant et enfilant son manteau) : Moi. Ce matin j’ai dit à Mike que pour me trouver un colocataire, ce ne serait pas évident. Et le voilà qui se pointe, juste après l’heure du déjeuner, avec un pote qui vient de rentrer d’Afghanistan où il était médecin militaire. Le reste est facile à deviner.

JOHN : Comment avez-vous su pour l’Afghanistan ?

SHERLOCK : J’ai repéré un beau petit appart’ dans le centre de Londres : à nous deux on devrait pouvoir se l’offrir. On se retrouve demain soir à 19h. Désolé, il faut que j’y aille. Je crois bien que j’ai oublié ma cravache à la morgue.

Et il s’éloigne vers la porte.

JOHN : Et c’est tout ?

SHERLOCK : C’est tout quoi ?

JOHN : On vient de se rencontrer et on va visiter un appart’.

SHERLOCK (rapide coup d’œil vers Mike, puis à John) : Y’a un souci ?

JOHN : Nous ne savons rien l’un de l’autre. Je ne sais pas où vous retrouver, ni votre nom.

SHERLOCK : Je sais que vous êtes un médecin militaire, blessé en Afghanistan, que vous avez un frère qui s’inquiète pour vous (le débit de sa voix s’accélère) mais vous refusez de lui demander de l’aide, parce que vous le désapprouvez (de plus en plus vite) peut-être à cause de son alcoolisme, mais, plus vraisemblablement, parce qu’il a abandonné sa femme (il accélère encore, sans temps mort ni reprise de la respiration). Je sais aussi que votre psy croit que votre problème de claudication est psychosomatique et elle n’a pas tort. Ça devrait suffir pour l’instant, vous ne croyez pas ?

 

Il file, ouvre la porte. John est littéralement cloué sur place.

Juste avant de s’en aller et tenant encore la poignée de la porte :

SHERLOCK : Je m’appelle Sherlock Holmes et l’adresse est 221B Baker Street (clin d’œil, à Mike) Bonne journée !

Ce dernier lui fait un signe de la main, avant qu’il ne s’enfuit pour de bon.

John se retourne vers Mike, interrogatif.

MIKE : Oui, il est toujours comme ça.

 

Plan suivant : vue d’ensemble de Londres. La Tamise, le parlement, Big Ben et London’s Eye.

 

 

APPARTEMENT DE JOHN

 

Il s’assoit sur son lit et sort son portable de sa poche.

 

Incrustation :          Messages – Reçus

                                   Messages – Envoyés

                                   Si frère possède échelle verte

                                  arrêtez frère

                                   SH

 

Il tape « Sherlock Holmes » sur un moteur de recherche.

 

Plan suivant : la fiole aux gélules est posée sur le sol. Une femme aux chaussures, à l’imperméable et aux ongles roses, s’accroupit pour la saisir, la main tremblante.

 

 

221B BAKER STREET

 

John arrive à pied au lieu de rendez-vous. Un taxi s’arrête à sa hauteur, Sherlock en descend, pendant que John frappe à la porte du 221B.

 

SHERLOCK (en payant le taxi) : Bonjour !

JOHN : Ah ! Mr Holmes.

Ils se serrent la main.

SHERLOCK : Appelez-moi Sherlock

JOHN : C’est un beau quartier : ça ne doit pas être donné.

SHERLOCK : Ah, Mme Hudson, la logeuse, accepte de me faire un prix. Elle me doit bien ça ! Il y a quelques années, son mari a été condamné à mort en Floride et… je lui ai donné un petit coup de main.

JOHN : Vous voulez dire que vous avez empêché qu’il soit mis à mort ?

SHERLOCK : Non, j’ai veillé à ce qu’il le soit.

 

La porte s’ouvre et apparaît une dame :

Mme HUDSON : Sherlock !

Ils s’embrassent chaleureusement.

 

SHERLOCK: Mme Hudson, Dr John Watson.

JOHN: Bonjour

Mme HUDSON: Entrez, je vous en prie.

John entre, suivi de Sherlock.

SHERLOCK : C’est bon ?

Mme HUDSON : Oui !

 

Dans l’appartement au premier étage :

JOHN : ça pourrait être pas mal du tout… et même très bien.

SHERLOCK : Oui. C’est aussi mon avis… C’est tout à fait ce que je pense.

Ils se mettent à parler en même temps :

SHERLOCK : J’ai tout de suite emménagé…

JOHN : Oui, une fois qu’on aura rangé ces saletés…

Gêne des deux cotés.

JOHN : Oh…

Sherlock, mal à l’aise, se retourne et fait mine de « ranger les saletés » en question…

JOHN : C’est toutes vos affaires ?

SHERLOCK : Naturellement je peux (il toussote) ranger un peu… les choses.

Tout en parlant, il dépose du courrier qui traînait, sur le rebord de la cheminée et, en guise de presse-papier, y plante un couteau à cran d’arrêt.

JOHN (en désignant quelque chose avec sa canne) : C’est un crâne ?

SHERLOCK : Un ami. Enfin quand je dis un « ami »…

Mme HUDSON : Alors qu’en dites-vous Dr Watson ? Il y a une autre chambre au premier, si vous avez besoin de deux chambres, naturellement.

JOHN : Bien sûr qu’on en a besoin de deux.

Mme HUDSON : Oh, vous savez, il y a toutes sortes de gens dans le coin : Mme Turner, à côté, en a même qui sont mariés…

John se tourne vers Sherlock, qui range ses livres.

Mme HUDSON (rentrant dans la cuisine, et sur un ton réprobateur) : Sherlock ! Regardez-moi le désordre que vous avez laissé !

John s’assoit dans un fauteuil. Sherlock ouvre et allume son ordinateur portable.

JOHN : J’ai cherché votre nom sur internet hier.

SHERLOCK : Et qu’avez-vous trouvé ?

JOHN : Votre site web. « La Science de la Déduction ».

SHERLOCK : Qu’est-ce que vous en pensez ?

JOHN : Vous dites pouvoir identifier un concepteur de logiciel par sa cravate et un pilote par son pouce gauche.

SHERLOCK : Oui, et je lis sur votre visage et votre jambe votre carrière militaire, et sur votre portable l’alcoolisme de votre frère.

JOHN : Comment ?

Sherlock ne lui répond pas et se retourne vers son ordinateur.

Mme HUDSON (le journal à la main) : Et cette série de suicide, Sherlock ? Je me suis dit que c’était tout à fait dans vos cordes. (Sherlock se dirige alors vers la fenêtre) Trois suicides absolument identiques…

SHERLOCK (en regardant par la fenêtre) : Quatre. (à l’image : une voiture de police stationnée devant le 221B) Il vient d’y en avoir un quatrième. Il y a quelque chose de différent cette fois.

Mme HUDSON : Un quatrième ?

Sherlock se retourne vers la porte. On voit Lestrade monter les escaliers.

SHERLOCK (à Lestrade) : Où ?

LESTRADE (haletant) : A Brixton. Lauriston Gardens.

SHERLOCK : En quoi est-il différent ? Vous ne seriez pas venu me trouver autrement.

LESTRADE : Vous savez que les victimes ne laissaient pas de mots ?

SHERLOCK : Oui.

LESTRADE : Celle-là si.

Cette information fait réagir Sherlock.

LESTRADE : Vous viendrez ?

SHERLOCK : Qui est le médecin-légiste ?

LESTRADE : C’est Anderson.

SHERLOCK : Il refuse de travailler avec moi.

LESTRADE : Il ne sera pas votre assistant.

SHERLOCK : Il-me-faut un assistant.

LESTRADE : Vous viendrez ou pas ?

SHERLOCK : Pas dans votre voiture, je vous suivrez.

LESTRADE : Merci. (En se retournant vers Mme Hudson et John) Madame, monsieur.

Il quitte la pièce. On entend ses pas qui descendent les escaliers. Sherlock ne dit rien, les mains dans les poches. Et au moment où on entend la porte du 221B se refermer, il fait un bon en hurlant :

SHERLOCK : Génial ! Ouais ! Ah ! Quatre suicides en série et là, on a un mot (il virevolte dans le salon) Ooooh ! C’est Noël ! Mme Hudson ? (il enfile son manteau en se dirigeant vers la porte). Je rentrerai tard : il me faudra une collation.

Mme HUDSON : Je suis votre logeuse, mon garçon, pas votre gouvernante.

SHERLOCK : Quelque chose de froid fera l’affaire. John, prenez donc un thé, faites comme chez vous. Ne m’attendez pas.

Et il s’éclipse.

 

Mme HUDSON (à John) : Regardez-le qui file comme un fou. Mon mari était comme ça aussi. Mais vous, vous êtes plutôt du genre à rester assis (John est médusé par la réflexion), je l’ai tout de suite vu. Je vais vous faire un thé, reposez vote jambe.

JOHN : Au diable ma jambe !!!

Mme Hudson sursaute.

JOHN : Pardon. Je suis vraiment navré, c’est juste que par moment (il donne un coup sur sa jambe avec sa canne) cette maudite chose…

Mme HUDSON : Oui, je sais ce que c’est : j’ai un problème de hanche.

JOHN (en saisissant le journal) : Je prendrai bien un thé, merci.

Mme HUDSON : C’est d’accord pour cette fois, mais je ne suis pas votre gouvernante.

JOHN (en lisant le journal) : Avec des biscuits aussi, si vous en avez.

Mme HUDSON (de la cuisine) : Je ne suis pas votre gouvernante !

 

En première page du journal, un article sur les « suicides en série », avec les photos de Beth Davenport et du lieutenant Lestrade. John commence à lire l’article, quand retentit la voix de Sherlock, derrière lui.

SHERLOCK : Vous êtes médecin.

John sursaute et se retourne.

SHERLOCK : Et même médecin militaire.

JOHN (en se relevant) : Oui.

SHERLOCK : Et vous êtes bon ?

JOHN : Très bon.

SHERLOCK (en se rapprochant) : Vous avez vu beaucoup de blessés, de morts violentes ?

JOHN : Oui. Oui.

SHERLOCK : Et traversé pas mal d’épreuves, sans doute ?

JOHN : Bien entendu, oui. Assez pour remplir une vie, et même plus.

SHERLOCK : Vous voulez remettre ça ?

JOHN : Oh que oui !

Et ils quittent la pièce sans attendre.

 

Ils descendent les escaliers.

JOHN : Désolé, Mme Hudson, je me passerai du thé. Je sors !

 

Dans le vestibule

Mme HUDSON : Quoi ? Vous aussi ?

Sherlock s’arrête et se retourne :

SHERLOCK : D’improbables suicides, au nombre de quatre (il se dirige vers Mme Hudson) A quoi bon rester à la maison alors qu’on a enfin (il la saisit par les épaules) de quoi s’éclater ! (il lui fait un bisou sur la joue).

Mme HUDSON : Mais regardez-vous ! Tout joyeux : c’est indécent, Sherlock !

Elle lui donne une petite tape dans le dos, il s’éloigne vers la porte.

SHERLOCK : On s’en fiche de la décence. Cette fois c’est parti pour un tour Mme Hudson !

 

A l’extérieur :

SHERLOCK : Taxi !

Un taxi s’approche et s’arrête à la hauteur de Sherlock. Il ouvre la portière et monte, suivi de John.

Le taxi s’éloigne.

 

 

INTERIEUR D’UN TAXI LONDONIEN

 

Sherlock s’affaire sur son téléphone portable. John, à sa droite, reste muet.

Petit regard en coin de Sherlock.

SHERLOCK : D’accord, vous avez des questions.

JOHN : Oui. On va où ?

SHERLOCK : Sur les lieux du crime. Autre chose ?

JOHN : Qui êtes vous et que faites-vous ?

SHERLOCK : A votre avis ?

JOHN : Je dirais que vous êtes détective privé.

SHERLOCK : Mais ?...

JOHN : Mais la police n’emploie pas de détective privé.

Sherlock sourit.

SHERLOCK : Je suis un détective consultant. Et le seul au monde : j’ai inventé la fonction.

JOHN : Quelle fonction ?

SHERLOCK : Et bien, quand la police est larguée, ce qui est à peu près toujours le cas, elle m’appelle.

JOHN : La police ne consulte pas d’amateur.

SHERLOCK : Quand je vous ai vu pour la première fois hier, j’ai dit : « Afghanistan ou Irak ». Et je vous ai surpris.

JOHN : Oui. Comment le saviez-vous ?

SHERLOCK : Je ne savais pas, j’ai vu. (Le monologue qui suit est débité à grande vitesse) Votre coupe de cheveux et votre maintien dénotent un militaire, et votre conversation en entrant dans la pièce (JOHN dans le laboratoire : C’est plus tout à fait ce que c’était) disait « formé à Bart’s » et donc bien sûr : médecin militaire. Votre visage est bronzé mais pas votre peau au-dessus du poignet : vous étiez donc à l’étranger mais vous n’avez pas pris de bain de soleil. Vous boitez beaucoup en marchant mais quand vous êtes debout, vous ne demandez pas de chaise, comme si vous aviez oublié votre jambe. Donc c’est en partie psychosomatique, et les circonstances dans lesquelles vous avez été blessé vous ont traumatisé : blessé au front donc. Blessé au front et bronzé : Afghanistan ou Irak.

JOHN : Vous avez dit que j’avais un psy.

SHERLOCK : Bien sûr que vous avez un psy, avec une claudication psychosomatique. Et puis il y a votre frère. Votre portable : il est cher, il a la fonction e-mail et un lecteur MP3. Vous cherchez une coloc’, vous n’auriez pas gaspillé d’argent là-dessus : on vous l’a donc offert. Des rayures en quantités, faites au fil du temps : il a été dans une poche avec des clefs et des pièces. L’homme assis à-côté de moi n’aurait pas traité ainsi un objet de luxe, donc il a appartenu à quelqu’un d’autre. Après c’est facile : vous savez déjà tout.

JOHN : Oui, l’inscription.

SHERLOCK : Harry Watson : sans doute un parent qui vous a donné son vieux portable. Pas votre père : c’est un objet de jeune. Ça pourrait être un cousin mais vous êtes un héros de guerre qui ne trouve pas de logement : vous ne devez donc pas avoir une grande famille dont vous seriez proche. C’est votre frère donc. Et maintenant : Clara. Qui est Clara ? Quelqu’un qui l’aimait étant donné les trois bises, et, vu son prix, je dirais sa femme, pas sa copine. Elle lui a offert y’a pas longtemps : ce modèle a 6 mois. Donc : un couple à la dérive et, il y a 6 mois, il s’en est débarrassé. Si elle l’avait quitté, il l’aurait gardé : c’est ce qu’on fait par attachement. Non : il n’en voulait plus, c’est lui qui l’a quittée. Il vous l’a offert, alors il veut que vous restiez en contact. Vous cherchez un logement pas cher mais vous ne lui demandez pas son aide : vous aviez donc des problèmes avec lui. Peut-être aimiez-vous trop sa femme, ou peut-être pas trop son alcoolisme.

JOHN : Comment… Comment avez-vous pu deviner pour l’alcoolisme ?

SHERLOCK (en souriant) : Simple supposition mais réfléchie. Les éraflures autour de la prise de rechargement : tous les soirs, il le met à recharger mais il a les mains qui tremblent. On ne voit jamais ces marques sur le portable d’un homme sobre, contrairement aux ivrognes. Voilà. Vous aviez raison.

JOHN : J’avais raison ? A propos de quoi ?

SHERLOCK : La police ne consulte pas d’amateur.

JOHN : C’est… stupéfiant.

SHERLOCK (un peu surpris) : Vous trouvez ?

JOHN : Oui, bien sûr, c’est extraordinaire même. Tout à fait extraordinaire.

SHERLOCK : C’est pas ce qu’on me dit en général.

JOHN : Et qu’est-ce qu’on vous dit en général ?

SHERLOCK : Va te faire foutre.

 

Ils sourient tous les deux pendant que le taxi poursuit sa route dans les rues de Londres.

 

 

BRIXTON. LAURISTON GARDENS

 

Sherlock et John descendent du taxi. Ils parlent en marchant :

SHERLOCK : Est-ce que j’ai fait des erreurs ?

JOHN : Harry et moi, on ne s’entend pas, on n’a jamais pu s’entendre. Clara et Harry se sont séparés il ya trois mois et un divorce est en vue. Harry est alcoolique.

SHERLOCK : En plein dans le mille. Je ne croyais pas avoir raison sur toute la ligne.

JOHN : Harry est le diminutif d’Harriet.

SHERLOCK stoppe net: Harry est votre sœur.

JOHN: Dites-moi: je suis censé faire quoi ici ?

SHERLOCK (en grognant) : Votre sœur !

JOHN : Non mais, sans blague, qu’est-ce que je fais ici ?

SHERLOCK (avec dépit) : Y’a toujours quelque chose.

Il continue de s’approcher de la scène de crime.

 

DONOVAN (derrière un cordon de sécurité) : Salut le taré !

SHERLOCK : Je viens voir le lieutenant Lestrade.

DONOVAN : Pourquoi ?

SHERLOCK : Il m’a invité à venir.

DONOVAN : Pourquoi ?

SHERLOCK : Il souhaite que je vois quelque chose.

DONOVAN : Vous savez ce que je pense de tout ça.

SHERLOCK (en franchissant le cordon de sécurité) : Toujours Sally… Je sais même que vous n’êtes pas rentrée chez vous hier.

Donovan reste interdite, et au moment où John tente de rejoindre Sherlock :

DONOVAN : Qui êtes-vous ?

SHERLOCK : Un collègue. Le Dr Watson. Dr Watson : sergent Sally Donovan. Une vieille amie.

DONOVAN : Un collègue ? Vous avez un collègue, vous ? (à John) Il vous a suivi jusque chez vous ?

JOHN : Je ferai peut-être bien d’aller attendre…

SHERLOCK (en soulevant le cordon) : Non.

DONOVAN (dans son talkie-walkie): Le taré est arrivé. Je vous l’amène.

 

Ils se dirigent tous les trois vers une maison, dans laquelle s’affaire la police.

Sherlock inspecte les lieux et commence à chercher des indices.

Un homme vêtu d’une combinaison de protection bleue sort de la maison. Il s’approche de Sherlock et n’a pas l’air content.

SHERLOCK : Oooh ! Anderson ! Comme on se retrouve.

ANDERSON : C’est une scène de crime. Je ne veux pas qu’elle soit contaminée. Est-ce que c’est clair, Holmes ?

SHERLOCK : Tout à fait clair. Et votre femme, elle est absente pour longtemps ?

ANDERSON : Ne faites pas semblant de l’avoir deviné ! Quelqu’un a dû vous l’dire.

SHERLOCK : C’est votre déodorant qui me l‘a dit.

ANDERSON : Mon déodorant ?

SHERLOCK : Il est pour homme.

ANDERSON : Bien sûr qu’il est pour homme, puisque je l’utilise.

SHERLOCK : Le sergent Donovan aussi… Ooouhff, il a dû s’en vaporiser. Je peux entrer ?

ANDERSON : Je ne sais pas ce que vous essayez de sous-entendre…

SHERLOCK : Absolument rien. Je suis sûr que Sally est juste venue bavarder et qu’elle est restée la nuit. Et je suppose qu’elle a dû frotter le carrelage, vu l’état de ses genoux…

 

A l’intérieur de la maison :

SHERLOCK (à John, en désignant des combinaisons de protection) : Il faut que vous en mettiez une.

LESTRADE (en train d’en revêtir une) : Qui est-ce ?

SHERLOCK : Il est avec moi.

LESTRADE : Ouais, mais qui est-ce ?

SHERLOCK (sur un ton péremptoire) : J’ai dit : Il est avec moi.

JOHN (à Sherlock) : Et vous, vous n’en mettez pas ?

Sherlock le regarde alors fixement. Il baisse les yeux.

SHERLOCK (à Lestrade) : Où ça se passe ?

LESTRADE : Au deuxième.

 

Ils montent les escaliers.

LESTRADE : Je peux vous donner deux minutes.

SHERLOCK : Pas sûr que ça suffise.

LESTRADE : Elle s’appelle Jennifer Wilson, d’après ses cartes de crédit. On cherche de ce côté-là, pour en savoir davantage. Ça fait pas longtemps qu’elle est là. Des gamins l’ont découverte.

 

Les trois hommes pénètrent dans la pièce où se trouve le corps, vêtu et chaussé de rose.

Sherlock fixe immédiatement la victime.

SHERLOCK : La ferme.

LESTRADE : Mais j’ai rien…

SHERLOCK : … mais vous réfléchissez, c’est contrariant.

Il s’approche du corps.

A l’image : « Rache » gravé sur le sol en bois. Et la main de Jennifer Wilson à proximité de l’inscription : elle l’a gravée avec ses ongles.

Gros plan sur ses ongles, dont le vernis est abîmé. Apparaît alors une incrustation à côté du majeur : « Gauchère ».

Sherlock fixe plus intensément l’inscription.

 

Incrustation : Rache : Allemand (n.f) vengeance

 

Sherlock cligne des yeux : il réfute cette idée, l’incrustation « vole en éclat ».

Les lettres d’imprimerie R-a-c-h-e apparaissent sur le mot gravé au sol, et à la fin défilent toutes les lettres de l’alphabet jusqu’au l : Rachel.

 

Sherlock s’agenouille alors près de la victime, passe sa main sur son trench et inspecte ses gants.

 

Incrustation : Mouillé

 

Il fouille ses poches. Il trouve un petit parapluie blanc.

 

Incrustation : Sec

 

Il passe ses doigts sous le col du trench.

 

Incrustation : Mouillé

 

A l’aide de sa loupe, il observe la main gauche.

Bracelet. Incrustation : Propre

Boucle d’oreille. Incrustation : Propre

Collier. Incrustation : Propre

Alliance. Incrustation : Sale

 

Incrustation :          malheureuse

                                   mariée

                                   + 10 ans

 

Il retire son alliance et l’observe de plus près.

 

Incrustation à l’intérieur de l’alliance : Propre, à l’extérieur : Sale

 

Il replace l’alliance.

 

Incrustation : souvent retirée

 

A l’image, le visage de Jennifer Wilson :

 

Incrustation : croqueuse d’hommes en série

 

LESTRADE : Quelque chose ?

SHERLOCK : Très peu.

ANDERSON (à la porte) : Elle est allemande… « Rache » c’est vengeance en allemand. Elle essaye peut-être de nous dire quelque chose.

Sherlock lui ferme la porte au nez.

SHERLOCK (tout en observant son téléphone) : Merci de votre contribution.

LESTRADE : Alors elle est allemande.

SHERLOCK : Bien sûr que non.

 

Incrustation :          Météo

                                   Royaume-Uni

                                   Cartes

                                   Alertes locales sur 24h

                                   Prévisions sur 7 jours

 

SHERLOCK : Mais elle n’est pas d’ici. Elle comptait rester à Londres une nuit avant de rentrer à Cardiff. Jusque-là rien que de très évident.

JOHN (estomaqué) : Pardon ? Evident ?

LESTRADE : Et qu’en est-il du message ?

SHERLOCK (à John, en ignorant la question de Lestrade) : Docteur, qu’en dites-vous ?

JOHN : Quoi ? Du message ?

SHERLOCK : Du cadavre. Vous qui êtes médecin…

LESTRADE : … on a toute une équipe à côté.

SHERLOCK : Ils ne veulent pas travailler avec moi.

LESTRADE : J’enfreins toutes les règles en vous laissant entrer ici…

SHERLOCK : … oui, car vous avez besoin de moi.

LESTRADE : Ce n’est pas faux. Hélas pour moi.

SHERLOCK : Dr Watson.

John donne un coup d’œil à l’inspecteur.

LESTRADE : Allez-y, faites ce qu’il vous dit.

 

Il sort de la pièce. John et Sherlock se rapprochent du corps et s’accroupissent près d’elle.

LESTRADE (de l’extérieur) : Anderson, personne ne doit rentrer dans cette pièce pendant les deux prochaines minutes.

 

SHERLOCK : Et bien ?

JOHN : Qu’est-ce que je fais ici ?

SHERLOCK : Vous m’assistez dans mon travail.

JOHN : Je devais vous aider à payer le loyer.

SHERLOCK : Oui mais ça c’est plus fun.

JOHN : Fun ? C’est un cadavre qui est là.

SHERLOCK : Remarque très pertinente, mais j’espérais plus de détails de votre part.

 

Lestrade rentre à nouveau dans la pièce. John examine à son tour le cadavre.

JOHN : Oui. Probablement asphyxiée. Elle s’est évanouie, étouffée dans son propre vomi. Je ne sens pas d’alcool, peut-être que… qu’elle a fait une attaque. Après une overdose.

SHERLOCK : Vous savez ce que c’est. Vous avez lu la presse.

JOHN : Oui. C’est une des suicidés. La quatrième.

LESTRADE : Sherlock, j’ai dit deux minutes. Il me faut tout ce que vous avez.

SHERLOCK : Âge de la victime : 35-40 ans. Profession : vu ses vêtements, je dirais qu’elle bosse dans les médias, et vu le rose aussi. Elle est arrivée de Cardiff aujourd’hui et comptait rester à Londres cette nuit. C’est évident vu la taille de sa valise…

LESTRADE : … sa valise ?....

SHERLOCK (en accélérant le flot de ses paroles) : … sa valise, oui. Elle a été mariée pendant 10 ans mais n’était pas heureuse. Elle a eu une ribambelle d’amants, mais aucun ne savaient qu’elle était mariée.

LESTRADE : Sherlock, vous venez de tout inventer, c’est pas vrai !

SHERLOCK : Son alliance a au moins 10 ans. Ses autres bijoux ont été régulièrement nettoyés mais pas son alliance : ça en dit long sur l’état de son couple. L’intérieur de l’alliance brille plus que l’extérieur : ce qui veut dire qu’elle l’enlevait souvent et qu’en plus, elle n’était astiquée que par le frottement. Pas pour le travail : vu ses ongles, elle ne faisait pas un travail manuel. Alors pourquoi ou pour qui retirait-elle alliance et bague de fiançailles ? Pas pour un seul amant : elle n’aurait jamais joué les célibataires sur un tel laps de temps. Ce qui veut dire : des tas d’amants. Elémentaire.

JOHN : C’est brillant (regard de Sherlock) Pardon.

LESTRADE : Cardiff ?

SHERLOCK : C’est évident, non ?

JOHN : ça ne l’est pas pour moi.

SHERLOCK : Dites donc, quelle drôle de petite cervelle vous avez : vous devez beaucoup vous ennuyer. Son trench est un peu humide : elle s’est donc trouvée sous une pluie battante il y a quelques heures, mais à ce moment-là il ne pleuvait pas à Londres. Le dessous de son col est humide : elle l’a relevé pour se protéger du vent. Elle a un parapluie dans sa poche gauche mais il n’a pas servi : il est sec. Donc le vent était trop fort pour se servir d’un parapluie. On sait par sa valise qu’elle comptait rester la nuit : donc elle venait quand même d’assez loin, mais elle n’a pas dû voyager plus de deux ou trois heures parce que son trench n’est pas sec. Où y’a-t-il de fortes pluies et un vent violent à deux ou trois heures de la capitale ? Cardiff (en montrant l’écran de son téléphone à Lestrade et John)

JOHN : Fantastique !

SHERLOCK : Vous savez que vous faites du bruit.

JOHN : Désolé, je me tais.

SHERLOCK : Non, non. Ça va. Ça va.

LESTRADE : Pourquoi vous parlez de valise ?

SHERLOCK (en cherchant quelque chose au sol) : Oui, où est-elle ? Elle devait avoir un portable ou un organizer. Trouvez qui est Rachel.

LESTRADE : Elle a écrit Rachel ?

SHERLOCK : Non : elle voulait signifier sa colère en allemand ! Mais bien sûr qu’elle a écrit Rachel ! Qu’est-ce que ça peut être d’autre ? La question est de savoir pourquoi elle a attendu d’être mourante pour l’écrire.

LESTRADE : Comment savez-vous qu’elle avait une valise ?

SHERLOCK : Je le vois aux légères éclaboussures qui maculent le talon et le mollet de sa jambe droite, mais pas sa gauche : elle tirait donc une valise à roulette avec sa main droite. Ce genre d’éclaboussures ne s’obtient qu’ainsi. D’après leur étendue, sa valise est petite. Ajoutez à cela, une femme qui soigne son look, ça ne pouvait être qu’un bagage pour une nuit. Mais où est sa valise ?

Il s’accroupit de nouveau pour observer le corps.

SHERLOCK : Qu’en avez-vous fait ?

LESTRADE : Y’a pas de valise.

SHERLOCK (en se retournant) : Redites-nous ça.

LESTRADE : Y’a pas de valise. Y’a jamais eu de valise.

Sherlock se relève précipitamment et sort de la pièce où se trouve le cadavre.

 

SHERLOCK (aux policiers dans les escaliers) : Une valise ! Personne n’a trouvé une valise ?! Ou vu une valise dans la maison ? (Il descend les escaliers)

LESTRADE : Il n’y a pas de valise !

SHERLOCK : Ils prennent eux-mêmes le poison, ils croquent et avalent les pilules : plusieurs indices le prouvent ! Même vous ne pourriez pas passer à côté !

LESTRADE : Merci bien. Et alors ?

SHERLOCK : On l’a tuée. Les autres aussi. Je ne sais pas comment. Mais ce ne sont pas des suicides : ce sont des meurtres, des meurtres en série ! On s’est trouvé un tueur en série ! Je les adore : ils nous réservent toujours des surprises !

LESTRADE : Pourquoi vous dites ça ?

SHERLOCK : Sa valise. Enfin où est la valise ?! Elle ne l’a quand même pas mangée ! Quelqu’un a dû venir et prendre sa valise. (sur un ton plus calme : comme s’il réfléchissait à voix haute ou se parlait à lui-même) Le tueur l’a conduite ici, a oublié sa valise dans la voiture…

JOHN : Elle a pu descendre dans un hôtel et y laisser sa valise.

SHERLOCK : Non, elle n’a jamais atteint l’hôtel ! C’est clair ! Elle marie la couleur de son rouge à lèvres avec ses chaussures : jamais elle n’aurait quitté l’hôtel coiffée… (et là c’est comme si un éclair le frappait. Une révélation) Oooooh… Oooooh ! (il frappe dans ses mains)

JOHN : Sherlock ?

LESTRADE : Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ?

SHERLOCK : Les tueurs en série, c’est jamais évident, sauf qu’ils finissent toujours par faire une erreur.

LESTRADE : On peut pas attendre…

SHERLOCK : Il n’y a plus rien à attendre. Regardez-la bien : Houston y’a une erreur quelque part ! Contactez Cardiff ! Tâchez de savoir qui étaient la famille et les amis de Jennifer Wilson ! Trouvez Rachel !

LESTRADE : Oui, bien sûr… Mais c’est quoi l’erreur ?

Sherlock qui avait atteint le rez-de-chaussée et commençait à s’en aller, revient sur ses pas, remonte quelques marches et en s’appuyant sur la rampe, lance à Lestrade :

SHERLOCK : Le rose !!!

Et là, s’enfuit pour de bon…

 

La police se remet au travail, John quitte les lieux.

 

Dans la rue :

DONOVAN : Il est parti.

JOHN : Sherlock Holmes ?

DONOVAN : Oui, sans rien dire, comme toujours.

JOHN : Il va revenir ?

DONOVAN : Je ne crois pas.

JOHN : Ok… Excusez-moi, je suis où là ?

DONOVAN : A Brixton.

JOHN : Vous sauriez où je pourrai trouver un taxi ? C’est juste… à cause… de ma jambe.

DONOVAN : Essayez sur l’avenue.

JOHN : Merci.

DONOVAN : Vous n’êtes pas son ami, n’est-ce pas ? Il n’a pas d’ami. Et vous êtes qui, vous ?

JOHN : Moi ? Personne. Je viens juste de le rencontrer.

DONOVAN : Un p’tit conseil : évitez ce monsieur.

JOHN : Pourquoi ?

DONOVAN : Vous savez pourquoi il vient ? Alors qu’il n’est pas payé ou quoi que ce soit. Il adore ça. Il prend son pied. Plus le crime est glauque, plus il prend son pied. Et vous savez quoi ? Un jour ça lui suffira plus de venir. Un jour, on sera tous autour d’un cadavre et c’est lui qui l’aura mis là.

JOHN : Pourquoi il ferait ça ?

DONOVAN : Parce que c’est un psychopathe. Et les psychopathes finissent par s’ennuyer.

LESTRADE (au loin) : Donovan !

DONOVAN : J’arrive ! (à John) Tâchez d’éviter Sherlock Holmes.

 

John s’éloigne de la scène de crime.

Dans la rue, les taxis l’ignorent et les cabines téléphoniques sonnent sur son passage. Finalement, il décroche le combiné de l’une d’entre elles.

JOHN : Allo ?

VOIX MASCULINE : Il y a une caméra de sécurité sur le bâtiment qui est à votre gauche. La voyez-vous ?

JOHN : Qui est-ce ? Qui est à l’appareil ?

VOIX MASCULINE : Vous voyez la caméra, Dr Watson ?

JOHN : Je la vois, oui.

VOIX MASCULINE : Regardez (toutes les caméras du quartier convergent vers John) Il y a une autre caméra, sur le bâtiment qui est en face de vous. La voyez-vous ? Et enfin : au sommet du bâtiment qui est sur votre droite.

JOHN : Comment vous faites ça ?

VOIX MASCULINE : Montez dans la voiture, Dr Watson. Je pourrais brandir une quelconque menace mais je suis sûr que vous avez parfaitement compris la situation.

 

 

INTERIEUR D’UNE GROSSE BERLINE

 

JOHN (à la jeune femme, assise à côté de lui et qui n’a d’yeux que pour son portable) : Bonjour.

JEUNE FEMME : Salut.

JOHN : C’est quoi votre nom ?

JEUNE FEMME : Euh… Anthéa.

JOHN : C’est votre vrai nom ?

JEUNE FEMME : Non.

JOHN : Moi c’est John.

JEUNE FEMME : Oui, je sais.

JOHN : Je peux vous demander où vous m’emmenez ?

JEUNE FEMME : Je crains que non, John.

JOHN : D’accord.

 

 

ENTREPÔT DESAFFECTE

 

Un homme très élégant les attend. John s’approche de lui.

MYCROFT (on reconnaît la voix de la cabine téléphonique) : Asseyez-vous, John.

JOHN : Vous savez, j’ai un portable. C’est très fort ce que vous avez fait, mais vous auriez pu m’appeler sur mon portable.

MYCROFT : Quand on veut éviter d’attirer l’attention de Sherlock Holmes, on apprend à se montrer discret : d’où cet endroit. Mais votre jambe doit vous faire souffrir : asseyez-vous.

JOHN : Je n’en ai pas envie.

MYCROFT : Vous ne semblez pas très effrayé.

JOHN : Je ne vous trouve pas très effrayant.

MYCROFT (rire) : Oui, la bravoure légendaire du soldat. « Bravoure » est le mot qui est de loin le plus gentil pour dire « stupidité » : vous ne trouvez pas ? Quel est votre lien avec Sherlock Holmes ?

JOHN : Je n’en ai pas… Je le connais depuis, euh… hier.

MYCROFT : Mmm… Et vous avez déjà emménagé avec lui et enquêté sur des crimes ensemble. Va-t’on apprendre un prochain mariage d’ici à la fin de la semaine ?

JOHN : Qui êtes-vous ?

MYCROFT : Un parti intéressé.

JOHN : Intéressé par Sherlock ? Pourquoi ? De toute évidence, vous n’êtes pas amis.

MYCROFT : Vous l’avez vu. Combien d’amis croyez-vous qu’il peut avoir ?... Je suis pour Sherlock Holmes ce qui se rapproche le plus d’un ami.

JOHN : C’est-à-dire ?

MYCROFT : Un ennemi.

JOHN : Un ennemi ?

MYCROFT : Pour lui, très certainement. Si vous l’interrogez, il me qualifierait sans doute de « meilleur ennemi ». Il adore tout dramatiser.

JOHN : Et bien sûr vous êtes au-dessus de tout ça.

 

Le portable de John sonne. Un texto.

 

Incrustation :          Baker Street,

                                   venez immédiatement,

                                   si possible.

                                   SH

 

MYCROFT : J’espère que je ne vous importune pas.

JOHN : Vous ne m’importunez pas du tout.

MYCROFT : Allez-vous continuer à travailler avec Sherlock Holmes ?

JOHN : Je peux me tromper mais je crois que ça ne vous regarde pas.

MYCROFT : Pas pour le moment.

JOHN : Ni plus tard non plus.

MYCROFT : Si vous emménagez effectivement au… (il consulte un petit carnet) 221B Baker Street, je serais ravi de vous verser régulièrement une certaine somme d’argent pour vous faciliter les choses.

JOHN : Pourquoi ?

MYCROFT : Parce que vous ne roulez pas sur l’or.

JOHN : En échange de quoi ?

MYCROFT : D’informations. Rien d’indiscret, rien qui puisse vous mettre le moins du monde mal à l’aise. Dites-moi seulement ce qu’il manigance.

JOHN : Pourquoi ?

MYCROFT : Je m’inquiète pour lui… sans arrêt.

JOHN : C’est gentil à vous.

MYCROFT : Mais je préfèrerais, pour diverses raisons, que mon inquiétude ne lui soit pas connue. On a ce qu’on pourrait appeler une relation difficile.

 

De nouveau, un texto :

 

Incrustation :          Si pas possible,

                                   venir quand même

                                   SH

 

JOHN : Non.

MYCROFT : Mais je ne vous ai pas annoncé de chiffre.

JOHN : Pas la peine.

MYCROFT (rire) : Vous êtes très loyal, vraiment très vite.

JOHN : Non, pas du tout. Je ne suis simplement pas intéressé.

MYCROFT : « se méfie toujours » c’est ce qui est dit ici (en montrant son petit carnet)

JOHN : Qu’est-ce que c’est ?

MYCROFT : Auriez-vous décidé de ne faire confiance qu’à Sherlock Holmes, et à lui seul ?

JOHN : Qui vous dit que c’est le cas ?

MYCROFT (en continuant à lire son petit carnet) : Vous n’êtes pas le genre à vous faire facilement des amis.

JOHN : Bon c’est fini ?!

MYCROFT : A vous de me le dire.

John s’éloigne.

MYCROFT : J’imagine qu’on a déjà dû vous conseiller de l’éviter, mais je vois à votre main gauche que vous n’en ferez rien.

John se retourne :

JOHN : Ma quoi ?

MYCROFT : Montrez-la moi.

John lui montre de loin sa main gauche. Mycroft se rapproche, va pour la saisir :

JOHN : Ne me touchez pas.

Petit sourire entendu de Mycroft, qui observe, malgré sa réticence, la main gauche de John.

MYCROFT : Remarquable.

JOHN : Quoi donc ?

MYCROFT : La plupart des gens circulent d’un pas incertain à travers la ville et tout ce qu’ils voient sont des rues, des magasins, des voitures. Quand vous marchez avec Sherlock Holmes, vous voyez le champ de bataille. Vous l’avez déjà vu, n’est-ce pas ?

JOHN : Qu’est-ce qu’elle a, ma main ?

MYCROFT : Votre main gauche tremble de façon intermittente et votre psy pense qu’il s’agit d’une manifestation du syndrome post-traumatique, que vous êtes hanté par vos souvenirs de soldat.

JOHN : Mais enfin qui êtes-vous ? Comment savez-vous tout ça ?

MYCROFT : Virez-la. Elle a tout compris de travers. Vous êtes stressé en ce moment, mais votre main est parfaitement immobile… Vous n’êtes pas hanté par la guerre, Dr Watson : elle vous manque. Bienvenu parmi nous.

Mycroft s’éloigne en faisant danser son parapluie. Le portable de John sonne à nouveau.

 

MYCROFT : Il est temps de choisir votre camp, Dr Watson.

La jeune femme de la berline s’approche :

JEUNE FEMME : Je dois vous ramener chez vous.

 

Incrustation :          Peut être dangereux

                                   SH

 

John regarde sa main gauche immobile et sourit.

JEUNE FEMME : Quelle adresse ?

JOHN : Baker Street… 221B Baker Street. Mais j’aurai besoin de m’arrêter quelque part avant.

 

 

APPARTEMENT DE JOHN

 

Il se dirige vers son bureau et prend le pistolet qui est dans le tiroir.

 

 

221B BAKER STREET

 

La berline s’arrête devant la porte.

JOHN : Dites-moi, votre patron, vous pourriez ne pas lui dire où je suis allé ?

JEUNE FEMME : Bien sûr.

JOHN : Vous lui avez déjà dit, n’est-ce pas ?

JEUNE FEMME : Oui.

JOHN : Euh… Vous avez du temps libre quelque fois ?

JEUNE FEMME : Oui souvent… Bye !

JOHN : OK.

Il sort de la voiture.

 

Dans l’appartement :

Sherlock, dans un état second, est allongé sur le canapé et presse son avant-bras gauche.

JOHN : Qu’est-ce que vous faites ?

SHERLOCK : Je me recharge en nicotine (son avant-bras est couvert de trois patchs). Ça m’aide à réfléchir. Impossible de continuer à fumer à Londres par les temps qui courent, ce qui ne facilite pas la réflexion.

JOHN : Mais ça aide à respirer.

SHERLOCK : Ah ! Respirer… Quelle barbe !

JOHN : Vous avez mis trois patchs ?

SHERLOCK : C’est un problème à trois patchs.

JOHN : Bon… Vous m’avez fait venir, je suppose que c’est important.

SHERLOCK : Oh oui, bien sûr : je peux avoir votre portable ?

JOHN : Mon portable ?

SHERLOCK : Si je me sers du mien, on va reconnaître le numéro : il est sur mon site web.

JOHN : Mme Hudson a un portable.

SHERLOCK : Oui elle est en bas. Je l’ai appelé mais elle n’a rien entendu.

JOHN : Et moi j’étais à l’autre bout de Londres.

SHERLOCK : Il n’y avait pas d’urgence.

JOHN : Voilà.

Il lui tend son portable. Sherlock tend sa main. John y dépose l’appareil.

JOHN : Alors de quoi s’agit-il ? De l’affaire ?

SHERLOCK : Affaire…

JOHN : Affaire.

SHERLOCK : Ses affaires, oui. Sa valise. Le meurtrier a pris sa valise : c’est sa première grosse bêtise.

JOHN : Bon, il a pris sa valise. Et alors ?

SHERLOCK : C’est la seule solution. Il va falloir prendre le risque… Sur mon bureau, il y a un numéro. Je veux que vous envoyiez un texto.

JOHN : Vous m’avez fait venir pour un texto ?

SHERLOCK : Oui. Le numéro est sur mon bureau…. Qu’est-ce qu’il y a ?

JOHN : Je viens de rencontrer un de vos amis.

SHERLOCK: Ami?

JOHN: Ennemi.

SHERLOCK: Oooh. Lequel?

JOHN: Votre meilleur ennemi, selon ses dires. Ça se fait d’avoir des meilleurs ennemis ?

SHERLOCK : Il vous a offert de l’argent pour m’espionner ?

JOHN : Oui.
SHERLOCK : Vous l’avez accepté ?

JOHN : Non.

SHERLOCK : Dommage, on aurait partagé. Tâchez de réfléchir la prochaine fois.

JOHN : Qui est-ce ?

SHERLOCK : Le plus dangereux des hommes mais ce n’est pas mon problème pour l’instant. Sur mon bureau : le numéro.

John entre le numéro sur son portable.

JOHN : Jennifer Wilson ? Ce n’était p… Attendez ! Ce n’était pas la morte ?

SHERLOCK : Si. Mais c’est sans importance. Entrez le numéro. Vous le faites ?

JOHN : Oui.

SHERLOCK : ça y est, c’est fait ?

JOHN : Une seconde !

SHERLOCK : Tapez exactement ce que je vous dis : Que s’est-il passé à Lauriston Gardens ? J’ai dû m’évanouir. 22 Northumberland Street. Venez s’il vous plaît.

JOHN : Vous vous êtes évanoui ?

SHERLOCK : Moi ? Non. Non ! (il se relève d’un coup, monte sur la table basse plutôt que d’en faire le tour et se dirige vers la cuisine) Tapez-le et envoyez-le. Vite.

Sur une des chaises de la cuisine, il saisit une valise rose.

SHERLOCK : Vous l’avez envoyé ?

JOHN : C’est quoi l’adresse ?

Il prend la chaise du bureau, y place la valise et s’installe en face dans son fauteuil.

SHERLOCK : 22 Northumberland Street. Dépêchez-vous.

Il ouvre la valise. John qui a fini de taper le texto, se retourne.

JOHN : Mais… Mais c’est la valise de Jennifer Wilson, la femme en rose…

SHERLOCK : Oui. De toute évidence. Oui, peut-être devrais-je préciser que je ne l’ai pas tuée…

JOHN : Je n’ai pas dit que vous l’aviez tuée.

SHERLOCK : Pourquoi ? Vu le texto que je vous ai dicté et le fait que j’ai sa valise, je trouverais logique que vous le pensiez.

JOHN : Ah, parce qu’on vous prend souvent pour un assassin ?

SHERLOCK : De temps en temps, oui.

JOHN : D’accord… Comment l’avez-vous eue ?

John s’assoit dans le fauteuil en face.

SHERLOCK : Je l’ai cherchée.

JOHN : Oh !

SHERLOCK : L’assassin a dû la conduire à Lauriston Gardens. Il a gardé sa valise par accident, si elle était dans la voiture. Or toute personne vue avec cette valise aurait attiré l’attention sur elle, en particulier un homme, ce qui est statistiquement rare. Toute fois il aura voulu s’en débarrasser à la seconde même où il aura vu qu’il l’avait. Ça ne lui a pas pris plus de cinq minutes pour comprendre son erreur. J’ai fouillé toutes les ruelles alentours, assez larges pour une voiture et à cinq minutes de Lauriston Gardens, ainsi que tous les endroits où on aurait pu jeter un objet volumineux sans être vu. (à l’image : Sherlock qui fouille un container à détritus, au clair de lune) ça m’a pris moins d’une heure pour trouver la bonne décharge.

JOHN : Vous avez compris qu’elle était rose et c’est pour ça que vous l‘avez retrouvée.

SHERLOCK : Bien sûr que je l’ai compris, c’est évident.

JOHN : Pourquoi je n’y ai pas pensé ?

SHERLOCK : Parce que vous êtes stupide. Non, non, ne faites pas cette tête : presque tout le monde l’est. Maintenant, regardez bien : vous voyez ce qu’il manque ?

JOHN : De la valise : comment je pourrais ?

SHERLOCK : Son portable ! Où est son portable ? Il n’y en avait pas sur le cadavre ni dans la valise, et elle en avait un : on lui a envoyé un texto dessus.

JOHN : Elle l’a peut-être laissé chez elle ?

SHERLOCK : Elle avait une flopée d’amants et elle était hyper-prudente : elle ne l’aurait jamais laissé à la maison.

JOHN : Alors pourquoi… pourquoi j’ai envoyé ce texto ?

SHERLOCK : La bonne question c’est : où est son portable maintenant ?

JOHN : Elle a pu le perdre, non ?

SHERLOCK : Oui. Ou ?

JOHN : Ou… l’assassin. Vous croyez que c’est lui qui a son téléphone.

SHERLOCK : Peut-être l’a-t-elle laissé en même temps que sa valise, peut-être qu’il lui a pris pour une raison ou une autre. De toute façon, il y a de fortes probabilités pour que ce soit lui qui l’ait.

JOHN : Désolé, mais, mais… j’ai fait quoi là ? J’ai envoyé un texto à un assassin ? A quoi ça va servir ?...

Le téléphone de John sonne.

 

Incrustation :                      Appel

                                   (numéro masqué)

 

SHERLOCK : Quelques heures après avoir quitté sa dernière victime, il reçoit un texto. Cela ne peut venir que d’elle… Si quelqu’un venait de trouver son portable, il ignorerait le texto, mais l’assassin, lui, paniquerait.

Il referme la valise et se relève d’un coup.

JOHN : Vous en avez parlé à la police ?

SHERLOCK : Quatre victimes déjà : pas le temps de parler à la police.

Il enfile son manteau.

JOHN : Alors pourquoi vous m’en parlez à moi ?

SHERLOCK : Mme Hudson a pris mon crâne.

JOHN : Alors en gros je remplace votre crâne.

SHERLOCK : Relax ! Vous vous en sortez très bien. Alors ?

JOHN : Alors quoi ?

SHERLOCK : Alors vous pourriez rester ici à regarder la télé…

JOHN : Vous voulez que je vienne avec vous ?

SHERLOCK : J’aime qu’on m’accompagne quand je sors et je réfléchis mieux quand je parle tout haut. Et le crâne ne fait qu’attirer l’attention, alors…

John sourit.

SHERLOCK : Y’a un souci ?

JOHN : Oui, le sergent Donovan.

SHERLOCK : Qu’est-ce qu’elle vous a dit ?

JOHN : Elle a dit que vous aimez ça, que vous prenez votre pied grâce à ces crimes.

SHERLOCK : Et j’ai dit « dangereux », et vous êtes venu.

Et il file.

JOHN : Et merde ! (il se lève de son fauteuil et rejoint Sherlock)

 

 

RUES DE LONDRES

 

JOHN: Où on va?

SHERLOCK: A Northumberland Street. C’est à cinq minutes d’ici.

JOHN : Vous le croyez assez bête pour s’y rendre ?

SHERLOCK : Non ! Je dirais plutôt brillant. J’adore les criminels brillants : ils sont prêts à tout pour être pris.

JOHN : Pourquoi ?

SHERLOCK : Pour être reconnus. Applaudis. Et avoir enfin la vedette. C’est la fragilité du génie : il lui faut un public.

JOHN : Mouais…

SHERLOCK : On est sur son terrain de chasse. Ici, au cœur même de la ville. On sait maintenant qu’il kidnappe ses victimes, ce qui change tout. Parce que toutes ses victimes disparaissent en pleine rue, dans la foule, mais bizarrement, personne ne les voit partir. Réfléchissez ! A qui fait-on confiance sans même le connaître ? Qui passe inaperçu quelque soit l’endroit où il va ? Qui chasse au milieu de la foule ?

JOHN : Je sais pas. Qui ?

SHERLOCK : Aucune idée. Vous avez faim ?

 

 

RESTAURANT D’ANGELO

 

SHERLOCK (en rentrant, au serveur qui lui indique une table près de la fenêtre) : Merci Billy.

JOHN: Bonsoir.

Ils s’installent.

SHERLOCK : 22 Northumberland Street. Surveillez bien l’entrée.

JOHN : Il ne va pas aller sonner à la porte tout de même. Faudrait qu’il soit fou.

SHERLOCK : Il a tué quatre personnes.

JOHN : D’accord.

Un homme s’approche de leur table.

ANGELO : Sherlock ! Choisis ce que tu veux sur le menu, c’est la maison qui régale. C’est gratuit pour toi et ton rencard.

SHERLOCK (à John) : Vous voulez manger ?

JOHN (à Angelo) : Je ne suis pas son rencard.

ANGELO : Ce mec m’a blanchi autrefois.

SHERLOCK : Je vous présente Angelo. Il y a trois ans j’ai réussi à prouver à Lestrade qu’à l’heure d’un triple meurtre, particulièrement vicieux, Angelo était en plein cambriolage, à l’autre bout de la ville.

ANGELO : Il m’a innocenté.

SHERLOCK : Pas totalement. Rien d’anormal en face ?

ANGELO : Rien. (à John)Vous savez que pour ce mec, je serais allé en prison.

SHERLOCK : Tu es allé en prison.

ANGELO : Je vais mettre les chandelles sur la table : c’est plus romantique.

JOHN : Je ne suis pas son rencard !

SHERLOCK : Vous feriez bien de manger. L’attente risque d’être longue.

Angelo apporte ses chandelles. Sherlock ne quitte pas des yeux le trottoir d’en face.

JOHN : Merci… Les gens n’ont pas de meilleur ennemi.

SHERLOCK : Pardon ?

JOHN : Dans la vraie vie : on n’a pas de meilleur ennemi. Ça n’existe pas.

SHERLOCK (sans lâcher la rue des yeux) : Vous croyez ? On doit s’ennuyer alors.

JOHN : Alors c’est qui ce type ?

SHERLOCK : Et qu’est-ce que les vrais gens ont dans leur vraie vie ?

JOHN : Des amis. Des personnes qu’ils aiment, des personnes qu’ils apprécient ou non… Des copines, des copains…

SHERLOCK : C’est ce que je disais : ces gens doivent s’ennuyer.

JOHN : Vous n’avez pas de copine ?

SHERLOCK : De copine ? Non… Ce n’est pas ma tasse de thé.

JOHN : Je vois… Alors un copain, peut-être ? Ce qui ne serait pas un souci…

SHERLOCK (en le regardant) : Je sais que ce n’est pas un souci.

JOHN : Vous avez un copain alors ?

SHERLOCK (en lui coupant la parole) : Non.

JOHN : OK. D’accord. Vous êtes sans attache. Comme moi. Bien (il se racle la gorge). Très bien.

Sherlock le regarde d’un air suspicieux. Et après un petit moment de réflexion :

SHERLOCK : John, je crois qu’il faut que vous sachiez que je me considère comme marié à mon boulot. Et même si je me sens très flatté par votre intérêt, je ne suis pas en train de…

JOHN : Non, non, non : je ne vous demande rien, non. Je dis seulement que, que tout me va.

SHERLOCK : Bon. Merci…Regardez en face : le taxi. Il s’est arrêté. Personne n’en sort, personne n’y monte. Pourquoi un taxi ? Oh ! C’est très fort ça ! C’est très fort. Pourquoi c’est très fort ?

JOHN : C’est lui ?

SHERLOCK : Ne le regardez pas.

JOHN : Vous le regardez bien, vous.

SHERLOCK : On peut pas le faire tous les deux.

Il se lève et quitte le restaurant. John le suit en oubliant sa canne.

 

 

RUES DE LONDRES

 

Sherlock enfile son manteau, pendant que le taxi reste stationné en face. Puis il démarre, Sherlock s’élance à sa poursuite sans se soucier de la circulation : une voiture le percute, il se retrouve sur son capot mais continue sa route pour ne pas perdre le taxi.

JOHN  (au conducteur de la voiture) : Pardon !

Ils ne peuvent courir après un taxi en espérant le rattraper : Sherlock s’arrête donc.

JOHN : J’ai vu son numéro.

SHERLOCK : Bravo ! (il visualise mentalement le plan du quartier où ils se trouvent) Rue à sens unique, travaux, feu rouge, couloir de bus, passage clouté, tournez à gauche, feu rouge.

Ils reprennent alors leur course effrénée. Sherlock bouscule les passants qui se trouvent sur son passage.

JOHN : Pardon !

Le taxi poursuit sa route, pendant que les deux compères grimpent des escaliers de secours, empruntent les toits de Londres…

SHERLOCK : Allez John !

Sherlock est très habile, escalade, enjambe, saute… John est à la traîne et a du mal à suivre.

SHERLOCK : Allez John ! On est en train de le perdre !

Ils quittent les toits et s’enfoncent dans les petites ruelles.

SHERLOCK : Par ici !... Non par ici ! Désolé !

Ils accélèrent encore et leur course finit par croiser celle du taxi. Sherlock le stoppe en se vautrant sur le capot.

SHERLOCK (en exhibant une carte) : Police ! Ouvrez la portière !

Il observe le passager.

SHERLOCK (essoufflé) : Non… Dents, bronzage… Californien, non ? Tout juste arrivé de Los Angeles.

JOHN (essoufflé) : Comment pouvez-vous le savoir ?

SHERLOCK : L’étiquette ! (au passager qui n’a pas l’air de comprendre ce qui lui arrive) Sans doute la première fois que vous venez à Londres, hein ? Je le vois à votre destination finale et au chemin qu’a pris le taxi.

PASSAGER : Pardon, mais vous êtes de la police ?

Sherlock lui montre très rapidement sa carte.

SHERLOCK : Oui. Tout va bien ?

PASSAGER : Oui.

SHERLOCK : Bienvenu à Londres.

Et il s’en va.

JOHN  (au passager) : Si vous avez un problème, n’hésitez pas.

Il rejoint Sherlock.

 

JOHN : Ce n’était qu’un taxi qui ralentissait, finalement.

SHERLOCK : Finalement.

JOHN : Pas l’assassin.

SHERLOCK : Pas l’assassin. Non.

JOHN : Mauvais pays, mais bon alibi.

SHERLOCK : Et voilà.

JOHN (en prenant la carte de police de Sherlock) : Où vous l’avez eue ? Faites voir ! C’est celle du lieutenant Lestrade ?

SHERLOCK : Ouais. Je lui fais les poches quand il est contrariant. Vous pouvez la garder : j’en ai un paquet à la maison.

John se met à rigoler.

SHERLOCK : Quoi ?

JOHN : Rien… « Bienvenu à Londres »

Sherlock lui sourit et se rend compte aussi que le passager du taxi est en train de parler à un policier (un vrai) en les désignant du doigt.

SHERLOCK : Vous avez retrouvé votre souffle ?

JOHN : C’est quand vous voulez.

Et ils s’élancent à nouveau (dans la direction opposée au policier…).

 

 

221B BAKER STREET

 

JOHN (alors qu’ils se débarrassent de leurs manteaux dans le vestibule) : C’était ridicule… C’est la chose la plus ridicule que j’ai jamais faite.

SHERLOCK : Vous avez envahi l’Afghanistan.

Ils rigolent tous les deux.

JOHN : J’étais pas seul. Pourquoi on retourne pas au restaurant ?

SHERLOCK : Ils vont ouvrir l’œil. J’y croyais pas trop de toute façon.

JOHN : Alors pourquoi on y est allé ?

SHERLOCK : Pour passer le temps en fait. Et pour prouver un truc.

JOHN : Quel truc ?

SHERLOCK : Sur vous. Mme Hudson ! Le Dr Watson prendra la chambre qui est au premier.

JOHN : Qui a dit ça ?

SHERLOCK : L’homme qui est à la porte.

A ce moment-là, quelqu’un frappe au 221B.

John ouvre :

ANGELO (en rendant à John sa canne) : Sherlock m’a envoyé un texto. Il me disait que vous aviez oublié ça.

JOHN : Ah…

Il se retourne vers Sherlock qui lui sourit.

JOHN : Oui. Oui, merci.

 

Mme Hudson sort de son appartement, la mine déconfite.

Mme HUDSON : Sherlock, qu’avez-vous fait ?

SHERLOCK : Mme Hudson ?

Mme HUDSON : Au premier.

Ils montent les marches quatre à quatre et déboulent dans l’appartement, où la police est à l’œuvre et Lestrade confortablement installé dans le fauteuil de Sherlock.

SHERLOCK : Qu’est-ce que vous faites ?

LESTRADE : Je savais que vous trouveriez la valise. Je ne suis pas idiot.

SHERLOCK : Et vous entrez ici par effraction ?

LESTRADE : Vous faites de la rétention de preuve et on n’a pas forcé votre porte.

SHERLOCK : Comment vous appelez ça alors ?

LESTRADE : Une saisie de drogue.

JOHN (hilare) : Vous voulez rire ? Un junky, lui ? Vous le connaissez vraiment mal !

SHERLOCK: John…

JOHN : Je suis sûr que si vous fouillez l’endroit de fond en comble, vous ne trouverez rien d’euphorisant.

SHERLOCK : John, vous pourriez peut-être la boucler maintenant ?

JOHN : Oui, bien sûr… Non ?!

SHERLOCK : Quoi ?

JOHN : Vous ?

SHERLOCK : La ferme ! (à Lestrade) Je n’ai pas de compte à vous rendre.

LESTRADE : Pas vous. Mais Anderson, mon chien-renifleur, si.

SHERLOCK : Quoi ?

Anderson, dans la cuisine, lui fait un petit signe.

SHERLOCK : Anderson, qu’est-ce que vous foutez dans une descente de stup’ ?

ANDERSON : Je me suis porté volontaire.

LESTRADE : Ils se sont tous portés volontaires. Ils ne sont pas vraiment de la brigade des stup’ mais ils sont zélés.

DONOVA N (avec un bocal à la main) : Ce sont des yeux humains ?

SHERLOCK : Remettez-les en place !

DONOVAN : Ils étaient dans le four à micro-ondes !

SHERLOCK : C’est une expérience.

LESTRADE : Continuez à chercher. (à Sherlock) A moins que vous ne décidiez de coopérer. Auquel cas je les renverrai…

SHERLOCK : Tout ceci est puéril.

LESTRADE : Et vous, vous êtes un enfant. Ceci est notre affaire et si je vous mets dans le secret, vous ne devez pas faire cavalier seul. C’est clair ?

SHERLOCK : Sinon quoi ? Vous remontez une opération bidon pour me persécuter ?

LESTRADE : Elle ne sera plus bidon si on trouve quelque chose.

SHERLOCK : Je suis clean !

LESTRADE : Et votre appartement ? Il est clean ?

SHERLOCK (en lui montrant son avant-bras, portant un patch) : Je ne fume même pas.

LESTRADE (lui aussi découvrant un avant-bras avec un patch) : Moi non plus. Alors travaillons ensemble… On a retrouvé Rachel.

SHERLOCK : Qui est-elle ?

LESTRADE : C’est la fille de Jennifer Wilson.

SHERLOCK : Sa fille ? Pourquoi aurait-elle écrit le nom de sa fille ? Pourquoi ?

ANDERSON : Peu importe : on a retrouvé la valise. Et d’après quelqu’un que je connais, c’est l’assassin qui devait avoir la valise, et on l’a retrouvée. C’est notre psychopathe préféré qui l’a planquée.

SHERLOCK : Je ne suis pas un psychopathe, je suis un sociopathe de haut niveau. Il faut vous renseigner. (à Lestrade) Faudrait convoquer Rachel et l’interroger : je dois interroger Rachel.

LESTRADE : Elle est morte.

SHERLOCK : Génial ! Comment, quand, pourquoi ? Y’a-t-il un lien ? Y’en a surement un !

LESTRADE : Et bien, j’en doute parce qu’elle est morte il y a 14 ans. Techniquement elle n’a jamais été en vie : Rachel a été la fille mort-née de Jennifer Wilson, il y a 14 ans.

SHERLOCK (déstabilisé) : C’est… C’est curieux… Comment ?... Pourquoi elle aurait fait ça ? Pourquoi ?

ANDERSON : Pourquoi aurait-elle pensé à sa fille au moment de mourir ? Je comprends mieux pour le sociopathe maintenant.

SHERLOCK : Non, elle n’a pas pensé à sa fille : elle a gravé son nom dans le plancher, avec ses ongles. Elle était mourante, ça lui a demandé un effort, ça lui a aussi fait mal.

JOHN : Vous avez dit que les victimes prenaient elles-mêmes le poison, qu’il les oblige, en fait, à le faire. Donc, peut-être que, je ne sais pas, il leur parle. Peut-être qu’il s’est servi de la mort de la fille.

SHERLOCK : Oui, mais c’était il y a des lustres. Pourquoi ça la bouleverserait encore ?

Grand silence dans la pièce.

SHERLOCK : C’est pas bon ?

JOHN : Pas très, non.

SHERLOCK : Oui, mais si vous alliez mourir, si on vous avez tué, à la dernière seconde, qu’est-ce que vous diriez ?

JOHN : Mon Dieu, laissez-moi en vie.

SHERLOCK : Oh ! Un peu d’imagination !

JOHN : Je n’en ai pas besoin.

SHERLOCK : Oui, mais si vous étiez futé, réellement futé : Jennifer, gérant tous ses amants, elle, elle l’était ! Et elle essaie de nous dire quelque chose !

 

Mme HUDSON : Votre sonnette ne marche pas : votre taxi est là, Sherlock.

SHERLOCK : Je n’en ai pas commandé. Allez-vous-en !

Mme HUDSON : Oh la la ! Quelle pagaille ils sont en train de mettre ! Que cherchent-ils donc ?

JOHN : Ils cherchent de l’herbe, je crois.

Mme HUDSON : Mais c’est pour ma hanche, en fait, ce sont des herbes médicinales…

SHERLOCK : La ferme ! La ferme ! Tout le monde ! On ne bouge plus, on ne parle plus, on ne respire plus ! Je réfléchis ! Anderson, visage au mur : vous me perturbez !

ANDERSON : Quoi ? Qu’est-ce qu’il a mon visage ?

LESTRADE : Tout le monde se tait. Et Anderson, cachez votre visage.

ANDERSON : Ah, c’est pas vrai !

LESTRADE : S’il vous plaît, faites ce qu’il vous dit !

SHERLOCK : Allez vite !

Mme HUDSON : Et votre taxi ?

SHERLOCK : Mme Hudson !!!

Effrayée, elle s’en va. Sherlock, lui, a une sorte d’illumination :

SHERLOCK : Ooooh ! Elle était futée, futée, oui ! Elle est plus futée que vous tous et elle est morte : vous ne voyez pas ? Vous ne comprenez pas ? Elle n’a jamais perdu son portable : elle l’a planqué sur son assassin. Quand elle est sortie de la voiture, elle savait qu’elle allait mourir. Et elle a laissé le portable afin de nous conduire à son assassin !

LESTRADE : Mais comment ?

SHERLOCK : Comment ça « comment » ?

LESTRADE : Ben…

SHERLOCK : Rachel ! Vous ne voyez pas ? Rachel !... Regardez-vous : vous êtes à pleurer. C’est agréable de ne pas être moi ? Ça doit être reposant. « Rachel » n’est pas un nom !

JOHN (agacé) : Alors qu’est-ce que c’est ?

SHERLOCK : John, il y a une étiquette sur la valise, avec une adresse e-mail.

JOHN (pendant que Sherlock s’installe à son bureau, devant l’ordinateur) : [email protected]

SHERLOCK : Oooh j’ai été trop lent : elle avait un téléphone mais pas d’ordi. Elle s’en servait pour son travail, notamment pour envoyer des mails. C’est donc un Smartphone et elle avait un site web pour son compte. Son adresse e-mail est son nom d’usager et donc, tous ensembles, son mot de passe est…

JOHN : Rachel.

ANDERSON : Donc on peut lire ses mails, et après ?

SHERLOCK : Anderson, taisez-vous : vous faites baisser le Q.I de toute la rue. On peut faire beaucoup plus que de lire ses mails. C’est un Smartphone : il est doté d’un GPS. Ce qui veut dire que si on le perd, on peut le localiser en ligne. Elle nous conduit directement à l’homme qui l’a tuée !

LESTRADE : Sauf s’il l’a jeté.

JOHN : On sait que non.

SHERLOCK : Allez plus vite ! Plus vite !

Mme HUDSON : Sherlock-chéri, le chauffeur de taxi !

SHERLOCK : Mme Hudson, c’est l’heure de votre infusion calmante, non ? (à Lestrade) Il va falloir des voitures, et un hélico, et faire très vite : la batterie ne durera pas éternellement.

LESTRADE : Tout ce qu’on va obtenir, c’est une localisation, pas un nom.

SHERLOCK : C’est un début !

JOHN (les yeux rivés sur l’ordinateur) : Sherlock…

SHERLOCK : ça réduit le périmètre de recherche à un quartier de Londres, et c’est la première piste sérieuse qu’on ait.

JOHN : Sherlock…

SHERLOCK : Où est-il ? Vite, où ?

JOHN : Ici. Ici, au 221B Baker Street.

SHERLOCK : Comment est-ce possible ? Comment ?

LESTRADE : Peut-être qu’il était dans la valise quand vous l’avez ramenée, et qu’il est tombé quelque part.

SHERLOCK : Quoi, sans que je le remarque, moi ?

Un homme monte les escaliers.

JOHN : Il a quand même rappelé quand on lui a envoyé un texto.

LESTRADE (à ses hommes) : OK, on cherche également un portable qui se trouve quelque part ici et qui appartenait à la victime.

 

Dans la tête de Sherlock, les mots qu’il a prononcés quelques temps auparavant : à qui fait-on confiance, sans même les connaître ? (à la porte de l’appartement, l’homme qui montait les escaliers, prend quelque chose dans sa poche. Son badge : « chauffeur de taxi londonien ») Qui passe inaperçu quelque soit l’endroit où il va ? (à l’image, les quatre victimes montant dans un taxi) Qui chasse au milieu de la foule ?

 

L’homme dans l’escalier sort un téléphone rose de sa poche. Sherlock reçoit alors un texto : Venez avec moi.

Et l’homme dans l’escalier s’en retourne.

JOHN : Sherlock, ça va ?

SHERLOCK : Quoi ?... Oui, oui, très bien…

JOHN : Comment son portable peut-il être ici ?

SHERLOCK (qui ne quitte pas des yeux les escaliers) : J’en sais rien.

JOHN : Je vais réessayer.

SHERLOCK (en s’en allant) : Très bonne idée !

JOHN : Où allez-vous ?

SHERLOCK : Juste prendre l’air. Je sors deux petites minutes. Je ne serai pas long.

JOHN : Vous êtes sûr que ça va ?

SHERLOCK (en descendant les escaliers) : Très bien !

 

Dans la rue :

Un taxi est arrêté devant le 221B. Le chauffeur attend Sherlock :

CHAUFFEUR : Taxi pour Sherlock Holmes.

SHERLOCK : Je n’ai pas commandé de taxi.

CHAUFFEUR : Mais il vous en faut peut-être un.

SHERLOCK : Vous êtes le taxi… qui était arrêté dans Northumberland Street. C’était vous, pas votre passager.

CHAUFFEUR : Personne ne pense jamais au taxi, en fait. On est comme invisible. On est juste une nuque. Plutôt commode pour un tueur en série.

SHERLOCK : Ce sont des aveux ?

CHAUFFEUR : Oh oui ! Et je vais vous dire autre chose : si vous appelez les flics, je ne filerais pas. Je resterais là à attendre qu’ils m’embarquent, c’est promis.

SHERLOCK : Pourquoi ?

CHAUFFEUR : Parce que vous ne le ferez pas.

SHERLOCK : Je ne le ferai pas ?

CHAUFFEUR : Je les ai pas tuées ces quatre personnes, Mr Holmes. Je leur ai seulement parlé, et elles se sont elles-mêmes tuées. Si vous prévenez les flics maintenant, je vous donne ma parole que je vous dirais jamais ce que je leur ai dit.

SHERLOCK : Mais plus personne ne mourra et pour la police, ça s’appelle un résultat.

CHAUFFEUR (en remontant dans son taxi) : Oui, mais vous ne comprendrez jamais comment ils sont tous morts. Qu’est-ce que vous en avez à faire de ce genre de résultat ?

SHERLOCK (à la portière du taxi) : Si j’avais envie de comprendre, je devrais faire quoi ?

CHAUFFEUR : Me laisser vous balader.

SHERLOCK : Pour que vous puissiez me tuer aussi ?

CHAUFFEUR : Je ne veux pas vous tuer, Mr Holmes. Je vais vous parler… Et vous vous tuerez vous-même…

Sherlock monte dans le taxi. Il démarre.

 

JOHN  (à la fenêtre de l’appartement, un portable à l’oreille) : Il vient de prendre un taxi. Eh ! Sherlock vient de prendre un taxi, en bas.

DONOVAN (à John) : Je vous avais dit que c’est ce qu’il faisait. (à Lestrade) Il a encore filé. On perd notre temps !

JOHN : J’appelle le portable ; il sonne dans le vide.

 

Dans le taxi :

Le portable rose de Jennifer Wilson sonne, mais le chauffeur ne répond pas.

 

Dans l’appartement :

LESTRADE : S’il sonne, c’est qu’il n’est pas ici.

JOHN (en se penchant sur l’ordinateur) : Je vais relancer une recherche.

DONOVAN : Est-ce que c’est bien utile tout ce cirque ? C’est qu’un cinglé et il vous laissera toujours tomber. Et il vous fait perdre votre temps. Et le nôtre.

LESTRADE (résigné) : On arrête de fouiller. On s’en va.

 

Dans le taxi :

SHERLOCK : Vous avez fait comment, alors ?

CHAUFFEUR : Oh, je vous ai reconnu. Dès que je vous ai vu courir après mon taxi. Sherlock Holmes ! On m’a mis en garde contre vous. Je suis allé sur votre site internet : je l’ai trouvé brillantissime, j’ai adoré.

SHERLOCK : Qui vous a mis en garde contre moi ?

CHAUFFEUR : Quelqu’un qui vous a remarqué.

SHERLOCK : Qui ? Qui a pu me remarquer, moi ?

CHAUFFEUR : Vous êtes trop modeste, Mr Holmes.

SHERLOCK : Oh non, pas du tout.

CHAUFFEUR : En tous cas, vous avez un fan.

SHERLOCK : Dites-m’en plus.

CHAUFFEUR : Vous n’en saurez pas plus. Dans cette vie, du moins.

 

Dans l’appartement :

LESTRADE : Pourquoi il a fait ça ? Pourquoi il a filé de cette façon ?

JOHN : Je le connais moins bien que vous.

LESTRADE : Je le connais depuis cinq ans mais je ne le connais pas.

JOHN : Alors pourquoi le supportez-vous ?

LESTRADE : Parce que je n’ai pas le choix, voilà pourquoi. Et parce que Sherlock Holmes est un grand bonhomme, et que je crois qu’un de ces jours, si on a beaucoup de chance, il pourrait être quelqu’un de bien.

 

Le taxi poursuit sa route dans Londres et s’arrête devant un grand bâtiment. Le chauffeur sort et ouvre la portière côté passager.

SHERLOCK : On est où ?

CHAUFFEUR : Vous connaissez chaque rue de Londres : vous savez exactement où on est.

SHERLOCK : On est au centre de formation continue Roland Kerr. Pourquoi ici ?

CHAUFFEUR : C’est ouvert. L’équipe de ménage est là. Ce qu’il y a de bien quand on est taxi, c’est qu’on connaît les endroits calmes pour commettre des meurtres. Je suis surpris qu’il n’y ait pas plus de taxis qui commettent des crimes.

SHERLOCK : Vous faites juste entrer les victimes ? Mais comment ?

Le chauffeur brandit un revolver.

SHERLOCK : Oh… Banal.

CHAUFFEUR : Vous inquiétez pas, ça s’arrange après.

SHERLOCK : Vous ne pouvez pas obliger les gens à se suicider de cette manière.

CHAUFFEUR : C’est pas ce que je fais. Je fais beaucoup mieux. (il arrête de pointer son arme sur Sherlock) Pas besoin de ça avec vous. Parce que vous allez me suivre.

 

Il s’éloigne. Après un court temps de réflexion, Sherlock sort du taxi et le suit.

 

Dans l’appartement :

La recherche lancée par John se poursuit et finit par aboutir. John, qui s’apprêtait à quitter la pièce, revient sur ses pas. Il saisit l’ordinateur portable et quitte l’appartement en courant.

 

 

SALLE DE COUR DU CENTRE ROLAND KERR

 

Sherlock et le chauffeur de taxi pénètrent dans une salle de cour. Après avoir allumé la lumière, ils s’installent face à face.

CHAUFFEUR : Qu’est-ce que vous en dites ? C’est à vous de voir. C’est vous qui allez mourir ici.

SHERLOCK : Oh, non. Sûrement pas.

CHAUFFEUR : C’est ce qu’ils disent tous… Si on parlait ?

SHERLOCK : Un peu risqué, non ? Vous m’avez embarqué sous le nez d’une demi-douzaine de policiers : ils ne sont pas bêtes à ce point. Et Mme Hudson se souviendra de vous.

CHAUFFEUR : Vous appelez ça un risque ? Foutaise. Ça c’est un risque.

Il fouille dans sa poche et en sort une petite fiole, avec une gélule à l’intérieur, qu’il dépose sur la table.

CHAUFFEUR : J’adore ce moment. Vous pigez encore rien. Mais vous allez pas tarder à tout comprendre. Désolé, faut que je le fasse.

Il fouille dans son autre poche, en sort exactement la même fiole, et la dépose à côté de la première.

CHAUFFEUR : Vous ne vous attendiez pas à ça, n’est-ce pas ? Là, vous allez aimer.

SHERLOCK : Aimer quoi ?

CHAUFFEUR : Sherlock Holmes ! Regardez-moi ça ! Ici, en chair et en os. Vous savez, votre site, c’est votre fan qui m’en a parlé.

SHERLOCK : Mon fan ?

CHAUFFEUR : Vous êtes brillants. Vous êtes un véritable génie. « La Science de la Déduction » : ça c’est de la pensée. Entre vous et moi, pourquoi les gens ils savent pas penser ? Ça vous énerve pas ? Pourquoi ils savent pas penser, les gens ?

SHERLOCK : Oh ! Je vois : vous êtes un véritable génie vous aussi.

CHAUFFEUR : On dirait pas, hein ? Quel drôle de petit bonhomme ce taxi. Mais dans une minute, vous saurez ce qu’il en est. D’ailleurs c’est peut-être la dernière chose que vous saurez.

SHERLOCK : D’accord. Deux flacons. Expliquez-vous.

CHAUFFEUR : Il y a un bon et un mauvais flacon. Vous prenez la gélule du bon flacon, vous vivez ; vous prenez celle du mauvais flacon, vous mourez.

SHERLOCK : Et bien sûr les deux flacons sont identiques.

CHAUFFEUR : En tous points.

SHERLOCK : Et vous savez lequel est le bon ?

CHAUFFEUR : Bien sûr.

SHERLOCK : Et moi je ne le sais pas.

CHAUFFEUR : Si vous le saviez, ça serait pas un jeu. C’est vous qui choisissez.

SHERLOCK : Pourquoi je choisirais ? Je n’ai aucun indice. Qu’est-ce que j’y gagne, moi ?

CHAUFFEUR : Je vous ai pas encore dit le meilleur. Quelque soit le flacon que vous choisirez, j’avalerai la gélule de l’autre. De cette façon, on prendra notre médicament ensemble. Je tricherai pas : vous choisissez et j’avalerai la gélule que vous n’avalerez pas. Vous ne vous attendiez pas à ça, hein Mr Holmes ?

SHERLOCK : C’est ce que vous avez fait avec les autres : vous leur avez laissé le choix.

CHAUFFEUR : Et je vous le laisse à vous, maintenant. Prenez votre temps, j’attendrai. Réfléchissez-bien. Je veux votre meilleur jeu.

SHERLOCK : Ce n’est pas un jeu, mais du hasard.

CHAUFFEUR : J’y ai joué quatre fois et je suis en vie. C’est pas le hasard, Mr Holmes, c’est des échecs. C’est un jeu d’échecs à un seul coup, et un seul survivant. Et ce coup, c’est le seul coup.

Il fait glisser un des deux flacons sur la table, en direction de Sherlock.

CHAUFFEUR : Je viens de vous donner le bon flacon ou le mauvais flacon ? Vous pouvez choisir l’un ou l’autre.

 

Pendant ce temps, John est dans un taxi.

JOHN (au téléphone) : Oui, Lieutenant Lestrade, s’il vous plaît. J’ai besoin de lui parler. C’est important, c’est une urgence.

Il a avec lui l’ordinateur portable et dirige le taxi à partir de la localisation du téléphone de Jennifer Wilson.

JOHN (au taxi) : A gauche, s’il vous plaît. A gauche !

 

Retour dans la salle de cours :

CHAUFFEUR : Vous êtes prêt, Mr Holmes ? Prêt à jouer ?

SHERLOCK : Jouer à quoi ? Nous avons 50% de chance chacun…

CHAUFFEUR : Vous jouez pas à la loterie mais contre moi ! Je viens de vous donner le bon flacon ou le mauvais flacon ? Est-ce que c’est du bluff ? Du double bluff ? Du triple bluff ?

SHERLOCK : C’est du hasard.

CHAUFFEUR : Quatre personnes de suite, ce n’est pas un hasard.

SHERLOCK : C’est de la chance.

CHAUFFEUR : Du génie ! Je sais comment les gens pensent, je sais comment les gens pensent que je pense. Je vois très clairement le cheminement de leurs pensées dans ma tête. Tout le monde est tellement bête, même vous. Ou peut-être que Dieu m’aime, tout simplement.

SHERLOCK : De toutes les façons, vous perdez votre temps à être taxi.

 

John est arrivé devant le centre formation.

 

SHERLOCK : Donc vous avez risqué votre vie quatre fois rien que pour tuer des inconnus. Pourquoi ?

CHAUFFEUR : C’est l’heure de jouer.

SHERLOCK : Je suis en train. Et c’est mon tour. Vous avez de la mousse à raser derrière votre oreille gauche, mais nul ne vous la fait remarquer. Il y a même des traces plus anciennes de mousse à côté, donc de toute évidence vous vivez seul et vous n’avez personne pour vous le dire. Mais vous avez une photo de vos enfants, qui a été amputée du visage de leur mère. Si elle était morte, elle y serait encore. C’est une vieille photo mais le cadre est neuf : vous pensez à vos enfants mais vous ne pouvez pas les voir. Vous avez été écarté. Elle a pris les enfants, mais vous les aimez toujours et vous en souffrez. Oh ! Mais ce n’est pas tout : vos vêtements, lavés et nettoyés depuis peu, mais vieux d’au moins, quoi, trois ans ? Vous voulez faire bonne figure mais pas de projet sur l’avenir. Et là, vous vous lancez dans un meurtre kamikaze, c’est quoi le problème ?... Oooh… Il y a trois ans… C’est là qu’on vous l’a dit.

CHAUFFEUR : Qu’on m’a dit quoi ?

 

Incrustation :   Mourant

 

SHERLOCK : Que vous êtes un mort-vivant.

CHAUFFEUR : Tout comme vous.

SHERLOCK : Quand même, vous n’en avez plus pour longtemps. Je n’ai pas raison ?

CHAUFFEUR : J’ai un anévrisme. Ici (en montrant le haut de sa tête). Je peux mourir d’une minute à l’autre.

SHERLOCK : Et parce que vous êtes en sursis, vous avez tué quatre personnes ?

CHAUFFEUR : J’ai survécu à quatre personnes. C’est une bonne distraction quand on a un anévrisme.

SHERLOCK : Non… Non : il y a forcément autre chose. Vous n’avez pas tué ces personnes parce que vous êtes amer : l’amertume est un paralysant. L’amour, en revanche, est un motivateur bien plus vicieux. Vos enfants n’y sont peut-être pas pour rien, non ?

CHAUFFEUR : Oooh… Vous êtes très doué.

SHERLOCK : Mais en quoi ?

CHAUFFEUR : Quand je mourrai, mes gosses toucheront presque rien. Ça gagne pas lourd, un chauffeur de taxi.

SHERLOCK : Ou un tueur en série.

CHAUFFEUR : Vous seriez surpris.

SHERLOCK : Surprenez-moi.

CHAUFFEUR : J’ai un sponsor.

SHERLOCK : Vous avez quoi ?

CHAUFFEUR : Du fric va à mes gosses pour chaque vie que je prends. Plus je tue et plus ils auront du fric. Vous voyez : c’est généreux, en fait !

SHERLOCK : Qui peut sponsoriser un tueur en série ?

CHAUFFEUR : Qui peut être un fan de Sherlock Holmes ? Vous n’êtes pas le seul qu’un bon meurtre excite. Il y en a d’autres dans cette ville, qui sont exactement comme vous. Sauf que vous n’êtes qu’un homme et qu’eux, ils sont bien plus que ça.

SHERLOCK : Comment ça « plus qu’un homme » ? Une organisation ou quoi ?

CHAUFFEUR : Il y a un nom, en fait, que personne ne dit. Et je vais pas le dire non plus. Maintenant, assez bavardé. C’est l’heure de choisir.

 

John court dans les couloirs du centre de formation

JOHN : Sherlock !... Sherlock !

 

SHERLOCK : Et si je ne choisis ni l’un ni l’autre. Je pourrais juste sortir d’ici.

Le chauffeur menace alors, à nouveau, Sherlock avec son arme à feu, en poussant un profond soupir.

CHAUFFEUR : Ou vous choisissez d’avoir 50% de chance, ou je vous tire une balle dans la tête. Bizarrement, il n’y en a pas un qui a pris cette option.

SHERLOCK : Je choisis la balle.

CHAUFFEUR : Vous en êtes sûr ?

SHERLOCK : Tout à fait sûr : la balle.

CHAUFFEUR : Vous voulez pas appeler un ami ?

SHERLOCK (avec un petit sourire) : La balle.

Le chauffeur appuie sur la détente, le briquet en forme de pistolet qu’il tient dans la main laisse échapper une petite flamme par le canon. Sherlock sourit.

SHERLOCK : Je sais distinguer un vrai flingue d’un faux.

CHAUFFEUR : Vous êtes bien le seul.

SHERLOCK : Evidemment… Et bien cela aura été fort intéressant. J’ai hâte d’assister au procès.

Il se lève de sa chaise et s’éloigne.

CHAUFFEUR : Avant de vous en aller, est-ce que vous pouvez me dire quel est le bon flacon ?

SHERLOCK : Bien sûr. Un jeu d’enfant.

CHAUFFEUR : Lequel c’est alors ? Juste pour savoir si je vous aurais battu. Lequel vous auriez choisi ?

Sherlock qui venait juste d’ouvrir la porte, la referme.

CHAUFFEUR : Allez, quoi ? Jouez le jeu, allez !

Sherlock revient sur ses pas, et saisit le flacon devant le chauffeur.

CHAUFFEUR (qui s’empare de l’autre flacon) : Ooooh… Intéressant.

 

John court toujours dans les couloirs, à la recherche de Sherlock.

 

CHAUFFEUR (en fixant la gélule qu’il a sortie de son flacon) : Alors, qu’est-ce que vous en dites ? On y va ?

 

John ouvre les portes de plusieurs salles de cour.

 

CHAUFFEUR : Non, mais franchement, qu’est-ce que vous en pensez ? Est-ce que vous pouvez me battre ? Est-ce que vous êtes assez intelligent pour parier votre vie ?

 

Au moment où Sherlock semble se prendre au jeu, John déboule dans une salle dont la fenêtre donne sur celle où se trouvent son ami et le chauffeur.

JOHN : Sherlock !!!

De là où il se trouve, il assiste, impuissant, à la scène.

 

CHAUFFEUR : Vous devez souvent vous ennuyer, non ? Je sais que vous vous ennuyez. Un homme comme vous… (Sherlock dévisse le flacon) d’une telle intelligence… Mais à quoi bon être intelligent si on ne peut pas le prouver (Sherlock examine sa gélule). Toujours des réflexes de drogué ! Mais c’est à ça que vous êtes vraiment accro, en fait. Vous feriez n’importe quoi, absolument n’importe quoi pour ne plus vous ennuyer. (Tous les deux approchent la gélule de leurs bouches) Vous ne vous ennuyez pas, là ? On y va ?

 A ce moment-là, un coup de feu retentit. Le chauffeur est touché à l’épaule, Sherlock laisse échapper sa gélule. C’est John qui a tiré de la fenêtre en face.

Sherlock enjambe une table et s’approche de la fenêtre sur laquelle l’impact a brisé un carreau. Il essaye d’apercevoir le tireur, mais celui-ci a filé… Il retourne vers le chauffeur, qui agonise au sol.

SHERLOCK (une gélule à la main) : J’avais raison ? J’avais raison, n’est-ce pas ? J’ai choisi le bon ?

Le chauffeur ne lui répond pas. De rage, il lui lance la gélule au visage.

SHERLOCK : D’accord. Dites-moi au moins une chose : votre sponsor, qui c’était ? Celui qui vous a parlé de moi, mon fan : comment il s’appelle ?

CHAUFFEUR : Nooonnn…

SHERLOCK : Vous allez mourir, mais je peux encore vous faire mal. Dites-moi son nom !

Le chauffeur bouge la tête en signe de refus. Sherlock appuie alors son pied sur son épaule blessée et sanguinolente.

CHAUFFEUR : AAAaaaah !....

SHERLOCK : Il s’appelle comment ?!

CHAUFFEUR : AAAaaaah !...

SHERLOCK : Allez !!

Il appuie de plus en plus fort.

SHERLOCK : Il s’appelle comment !!!

CHAUFFEUR (avant de mourir): AAAaaaah !... Moriarty !!!

 

 

EXTERIEUR DU CENTRE DE FORMATION

 

Des voitures de police, des sirènes, des gyrophares… Sherlock est assis sur le marchepied d’une ambulance. L’ambulancier lui dépose une couverture sur les épaules.

Lestrade s’approche.

SHERLOCK : Mais pourquoi on m’a mis cette couverture ? C’est ridicule cette histoire de couverture !

LESTRADE : Vous êtes sous le choc.

SHERLOCK : Je ne suis pas sous le choc.

LESTRADE : Certes, mais il y a des gens qui voudraient prendre des photos.

SHERLOCK : Alors : aucun signe du tireur ?

LESTRADE : Il a filé avant qu’on arrive. Mais ce taxi devait avoir quelques ennemis, je suppose : l’un d’eux l’a peut-être suivi… Mais on a rien sur quoi s’appuyer pour l’instant.

SHERLOCK : Oh, je ne dirais pas ça.

LESTRADE : OK, dites-moi tout.

Sherlock se relève, la couverture toujours sur ses épaules.

SHERLOCK : La balle qu’on a extraite du mur vient d’un pistolet. Quand on tue à une telle distance avec ce genre d’arme, c’est qu’on est non seulement un tireur d’élite, mais aussi, un combattant : il a visé et tiré sans trembler. Il est donc habitué à la violence. Mais il n’a tiré qu’au plus fort du danger, alors il a des principes moraux. Vous cherchez un homme qui a probablement un passé militaire (à ce moment-là, Sherlock aperçoit John, à quelques mètres de lui, près d’une voiture de police) et… des nerfs d’acier… En fait, vous savez quoi ? Oubliez-moi.

LESTRADE : Comment ?

SHERLOCK : Oui, oui, oubliez tout ça. C’est juste le citoyen choqué qui parle. (Il commence à s’éloigner)

LESTRADE : Où allez-vous ?

SHERLOCK : Il faut que j’aille discuter de… de mon loyer.

LESTRADE : J’ai encore quelques questions à vous poser.

SHERLOCK : Et quoi encore ?! Je suis sous le choc ! J’ai une couverture, là !

LESTRADE : Sherlock !

SHERLOCK : Et je viens de vous agrafer un tueur en série… Enfin, plus ou moins.

LESTRADE : OK, on vous interrogera demain. A présent, filez.

 

Sherlock s’approche de John et se débarrasse de la couverture dans une voiture de police.

JOHN : Le sergent Donovan vient de m’expliquer tout ce qui… deux pilules… Une histoire affreuse, non ? Affreuse.

SHERLOCK : Bien visé.

JOHN : Oui, je pense qu’on a dû tirer de cette fenêtre.

SHERLOCK : Vous devez le savoir. Vous avez enlevé les traces de poudres de vos doigts, j’espère. Je ne pense pas que vous iriez en prison, mais autant éviter un procès.

John toussote.

SHERLOCK: ça va, John?

JOHN : Bien sûr que ça va.

SHERLOCK : Vous venez quand même de tuer un homme.

JOHN : Oui, je sais… C’est vrai (il sourit), mais ce n’était pas quelqu’un de bien.

SHERLOCK : Non. Non, ce n’était pas quelqu’un de bien.

JOHN : Et c’était un taxi épouvantable.

Ils rigolent.

SHERLOCK : C’est sûr qu’il n’était vraiment pas bon. Si vous aviez vu la route qu’il a prise pour venir ici.

JOHN (en riant) : Arrêtez, on ne doit pas rire : c’est une scène de crime, arrêtez.

Ils s’éloignent.

SHERLOCK : Oh je peux bien rire, c’est vous qui l’avez tué.

JOHN : Pas si fort ! (à Donovan qui passait par là) Pardon mademoiselle, j’ai les nerfs un peu à vif.

SHERLOCK : Désolé !

JOHN : Vous alliez la prendre cette pilule, mine de rien.

SHERLOCK : Bien sûr que non. Je gagnais du temps : je savais que vous viendriez.
JOHN : Vous n’en saviez rien. C’est comme ça que vous vous éclatez : vous risquez votre vie pour prouver votre génie.

SHERLOCK : Pourquoi est-ce que je ferais ça ?

JOHN : Parce que vous êtes stupide.

Sherlock lui sourit.

SHERLOCK : Vous avez faim ?

JOHN : Je meurs de faim.

SHERLOCK : En bas de Baker Street, il ya un bon chinois qui reste ouvert jusqu’à deux heures. (Mycroft sort alors d’une voiture) C’est à l’usure de la poignée de sa porte d’entrée qu’on reconnaît un bon restaurant…

JOHN: Sherlock! Sherlock, c’est lui! L’homme dont je vous ai parlé.

SHERLOCK : Je sais exactement qui c’est.
MYCROFT : Alors, encore une affaire résolue ? Quel sens du service public ! Quoique ça ne soit pas ce qui te motive, au fond.

SHERLOCK : Qu’est-ce que tu fais ici ?

MYCROFT : Comme toujours : je m’inquiète pour toi.

SHERLOCK : Mouais, c’est ce que je me suis laissé dire…

MYCROFT : Toujours aussi agressif. Tu ne t’es jamais dit que toi et moi appartenions au même camp ?

SHERLOCK : Curieusement : non.

MYCROFT : On a plus en commun que tu ne le voudrais. Cette mesquine petite querelle entre nous est vraiment puérile : cela ne provoque que de la souffrance. Et tu sais à quel point cela contrarie maman.

SHERLOCK : Je la contrarie ? Moi ? Ce n’est pas moi qui l’ai contrariée, Mycroft.

JOHN : Non, non, non, attendez ! Maman ? Qui est « maman » ?

SHERLOCK : Une mère. Notre mère. Je vous présente mon frère Mycroft. Qui est en train de reprendre du poids, non ?

MYCROFT : D’en perdre, en fait.

JOHN : C’est votre frère ?

SHERLOCK : Bien sûr que c’est mon frère.

JOHN : Alors ce n’est pas…

SHERLOCK : Pas quoi ?

JOHN : Je sais pas… un cerveau criminel ?

SHERLOCK : Il n’en est pas loin.

MYCROFT : Ne sois pas ridicule ! Je n’ai qu’un poste mineur au sein du gouvernement britannique.

SHERLOCK : Il est le gouvernement. Quand il n’est pas trop occupé à être les services secrets britanniques ou la CIA en free-lance. Bonsoir Mycroft : ne déclenche pas une guerre avant que je sois rentré, ça gêne la circulation (et il s’en va).

JOHN : Alors quand vous dites que vous vous inquiétez pour lui, en fait c’est vrai ?

MYCROFT : Mais bien sûr.

JOHN : Il s’agit donc bien d’une querelle entre enfants ?

MYCROFT : Il a toujours été plein de rancœur. Vous imaginez les repas de Noël.

JOHN : Oui… non. Non, en fait non. Il… Il faut que… (à « Anthéa », toujours occupée par son téléphone) Re-salut.

« ANTHEA » : Bonsoir !

JOHN : On s’est déjà vu, en début de soirée.

« ANTHEA » (surprise) : Oh…

JOHN : D’accord. Bonsoir (et à son tour, il s’en va).

MYCROFT : Bonsoir, Dr Watson.

 

JOHN : Alors ? Le chinois…

SHERLOCK : Mmmmh… Je devine toujours les prédictions de leurs biscuits.

JOHN : C’est pas vrai.

SHERLOCK : Presque toujours. On vous a bien tiré dessus, non ?

JOHN : Pardon ?

SHERLOCK : En Afghanistan. Vous avez bien été blessé?

JOHN : Ah ! Oui, à l’épaule.

SHERLOCK : C’est bien ce que je pensais…

JOHN : C’est pas vrai.

SHERLOCK : C’est la gauche.

JOHN : Vous dites ça au pif.

SHERLOCK : C’est pas mon style.

JOHN : Oh que si ! Qu’est-ce qui vous réjouit comme ça ?

SHERLOCK : Moriarty.

JOHN : C’est quoi « Moriarty »?

SHERLOCK: Je n’en ai absolument aucune idée.

 

« ANTHEA » : Monsieur, on y va ?

MYCROFT : Intéressant ce compagnon soldat. Il pourrait contribuer à former le caractère de mon frère, ou le rendre pire encore. Quoiqu’il en soit, nous ferions bien de relever le niveau de surveillance : niveau 3 actif.

« ANTHEA » : Excusez-moi, mais la surveillance de qui ?

MYCROFT : Sherlock Holmes et le Dr Watson.

 

Gros plan sur la mine réjouie des deux amis, qui s’éloignent.

 

 

-Générique de fin-

 

Note préliminaire : Voici le script brut de l'épisode "A Study In Pink". Je rajouterai les indications de scène dans les deux semaines qui viennent.

Episode 1.01 - A Study In Pink

THERAPIST : How's your blog going?

JOHN WATSON : Yeah, good, very good.

THERAPIST : You haven't written a word, have you?

JOHN WATSON : You just wrote "still has trust issues".

THERAPIST : And you read my writing upside down. You see what I mean? John, you're a soldier and it's going to take you a while to adjust to civilian life and writing a blog about everything that happens to you will honestly help you.

JOHN WATSON : Nothing happens to me.

 

[OPENING CREDITS]

 

[October 12th]

JEFFREY PATTERSON, on the phone : What do you mean there's no ruddy car?

WOMAN #1: He went to Waterloo, I'm sorry. Get a cab!

JEFFERY PATTERSON : I never get cabs!

WOMAN #1: I love you.

JEFFREY PATTERSON : When?

WOMAN #1: Get a cab!

 

WOMAN #2, reading : My husband was a happy man who lived life to the full. He loved his family and his work, And that he should have taken his own life in this way is a mystery and a shock to all who knew him.

 

[November 26th]

JAMES PHILLIMORE : Taxi, taxi!

GARY JENKINS : I'll be just two minutes, mate.

JAMES PHILLIMORE : What?

GARY JENKINS : I'm just going home to get my umbrella.

JAMES PHILLIMORE : You can share mine.

GARY JENKINS : Two minutes, all right?

 

[January 27th]

MAN #4: She still dancing?

WOMAN #3: Yeah, if you can call it that.

MAN #4: Did you get the car keys off her?

WOMAN #3: Got them out of her bag.

MAN #4: Where is she?

 

Sgt SALLY DONOVAN : The body of Beth Davenport, Junior Minister for Transport, was found late last night on a building site in Greater London. Preliminary investigations suggest that this was suicide. We can confirm that this apparent suicide closely resembles those of Sir Jeffrey Patterson and James Phillimore. In the light of this, these incidents are now being treated as linked. The investigation is ongoing but Detective Inspector Lestrade will take questions now.

JOURNALIST #1: Detective Inspector, how can suicides be linked?

D.I. LESTRADE : Well, they all took the same poison. They were all found in places they had no reason to be. None of them had shown any prior indication...

JOURNALIST #1: But you can't have serial suicides.

D.I. LESTRADE : ell, apparently you can.

JOURNALIST #2 : These three people, there's nothing that links them?

D.I. LESTRADE : There's no link we've found yet but we're looking for it. There has to be one.

SALLY DONOVAN : If you've all got texts, please ignore them.

JOURNALIST #1 : It just says "Wrong".

SALLY DONOVAN : Well, just ignore that. If there are no more questions, I'm going to bring this session to an end.

JOURNALIST #2 : If they're suicides, what are you investigating?

D.I. LESTRADE : As I say, these suicides are clearly linked. It's an unusual situation, we've got our best people investigating.

JOURNALIST #2 : Says "Wrong" again.

SALLY DONOVAN : One more question.

JOURNALIST #3 : Is there any chance that these are murders? And if they are, is this the work of a serial killer?

D.I. LESTRADE : I know that you like writing about these but these do appear to be suicides. We know the difference. The poison was clearly self-administered.

JOURNALIST #3 : Yes, but if they are murders, how do people keep themselves safe?

D.I. LESTRADE :  Well, don't commit suicide.

Sgt DONOVAN, whispering : Daily Mail!

D.I. LESTRADE : Obviously, this is a frightening time for people but all anyone has to do is exercise reasonable precautions. We are all as safe as we want to be.

[MOBILE PHONES BUZZ "WRONG!" / "You know where to find me. SH"]

D.I. LESTRADE : Thank you.

 

SALLY DONOVAN : You've got to stop him doing that. He's making us look like idiots.

D.I. LESTRADE : If you can tell me how he does it, I'll stop him.

 

MIKE STAMFORD : John! John Watson! Stamford, Mike Stamford. We were at Barts together.

JOHN : Yes, sorry, yes, Mike, hello.

MIKE : Yes, I know, I got fat.

JOHN : No, no.

MIKE : I heard you were abroad somewhere getting shot at. What happened?

JOHN : I got shot. Are you still at Barts then?

MIKE : Teaching now, yeah, bright young things like we used to be. God, I hate them. What about you, just staying in town till you get yourself sorted?

JOHN : I can't afford London on an Army pension.

MIKE : Couldn't bear to be anywhere else. That's not the John Watson I know.

JOHN : I'm not the John Watson.

MIKE : Couldn't Harry help?

JOHN : Yeah, like that's going to happen!

MIKE : I don't know, get a flatshare or something?

JOHN : Who'd want me for a flatmate? What?

MIKE : You're the second person to say that to me today.

JOHN : Who was the first?

 

SHERLOCK HOLMES : How fresh?

MOLLY HOOPER : Just in. 67, natural causes. Used to work here. I knew him, he was nice.

SHERLOCK : Fine. We'll start with the riding crop.

MOLLY : So, bad day was it?

SHERLOCK : I need to know what bruises form in the next 20 minutes. A man's alibi depends on it. Text me.

MOLLY : Listen, I was wondering.

MOLLY : Maybe later, when you're finished...

SHERLOCK : You're wearing lipstick. You weren't wearing lipstick before.

MOLLY : I... I refreshed it a bit.

SHERLOCK : Sorry, you were saying?

MOLLY : I was wondering if you'd like to have coffee?

SHERLOCK : Black, two sugars, please. I'll be upstairs.

MOLLY : OK.

 

KNOCK ON DOOR

MIKE : Bit different from my day. You've no idea!

SHERLOCK : Mike, can I borrow your phone? There's no signal on mine.

MIKE : And what's wrong with the landline?

SHERLOCK : I prefer to text.

MIKE : Sorry, it's in my coat.

JOHN : Here, use mine.

SHERLOCK : Oh, thank you.

MIKE : This is an old friend of mine, John Watson.

SHERLOCK : Afghanistan or Iraq?

JOHN : Sorry?

SHERLOCK : Which was it, in Afghanistan or Iraq?

JOHN : Afghanistan, sorry, How did you know?

SHERLOCK : Ah! Coffee, thank you. What happened to the lipstick?

MOLLY : It wasn't working for me.

SHERLOCK : Really? It was a big improvement. Your mouth's too small now.

MOLLY : Ok.

SHERLOCK : How do you feel about the violin?

JOHN : I'm sorry, what?

SHERLOCK : I play the violin when I'm thinking and sometimes I don't talk for days on end. Would that bother you? Potential flatmates should know the worst about each other.

JOHN : You told him about me?

MIKE : Not a word.

JOHN : Who said anything about flatmates?

SHERLOCK : I did. Told Mike this morning that I must be a difficult man to find a flatmate for. Now here he is just after lunch with an old friend clearly just home from military service in Afghanistan. Wasn't a difficult leap.

JOHN : How did you know about Afghanistan?

SHERLOCK : Got my eye on a nice little place in central London. We ought to be able to afford it. We'll meet there tomorrow evening, seven o'clock. Sorry, got to dash. I think I left my riding crop in the mortuary.

JOHN : Is that it?

SHERLOCK : Is that what?

JOHN : We've only just met and we're going to go and look at a flat?

SHERLOCK : Problem?

JOHN : We don't know a thing about each other. I don't know where we're meeting, I don't even know your name.

SHERLOCK : I know you're an Army doctor and you've been invalided home from Afghanistan. You've got a brother worried about you but you won't go to him for help because you don't approve of him, possibly because he's an alcoholic, more likely because he recently walked out on his wife. And I know that your therapist thinks your limp's psychosomatic, quite correctly, I'm afraid. That's enough to be going on with, don't you think? The name's Sherlock Holmes and the address is 221B Baker Street. Afternoon.

MIKE : Yeah, he's always like that.

 

SHERLOCK : Hello.

JOHN : Ah, Mr Holmes.

SHERLOCK : Sherlock, please.

JOHN : Well, this is a prime spot. Must be expensive.

SHERLOCK : Mrs Hudson, the landlady, she's given me a special deal. Owes me a favour. A few years back, her husband got himself sentenced to death in Florida. I was able to help out.

JOHN : Sorry... you stopped her husband being executed?

SHERLOCK : Oh, no, I ensured it.

MRS. HUDSON : Sherlock!

SHERLOCK : Mrs Hudson, Dr John Watson.

MRS. HUDSON : Hello. Come in.

JOHN : Thank you.

SHERLOCK : Shall we...?

 

JOHN : Well, this could be very nice. Very nice indeed.

SHERLOCK : Yes. Yes, I think so, my thoughts precisely. So I went straight ahead and moved in.

JOHN : Soon as we get all this rubbish cleaned out... So this is all...

SHERLOCK : Well, obviously I can erm...straighten things up a bit.

JOHN : That's a skull.

SHERLOCK : Friend of mine. When I say friend...

MRS. HUDSON : What do you think, then, Dr Watson? There's another bedroom upstairs if you'll be needing two bedrooms.

JOHN : Of course we'll be needing two.

MRS. HUDSON : Oh, don't worry, there's all sorts round here. Mrs Turner next door's got [whispering/] married ones.

JOHN : Oh..

MRS. HUDSON : Sherlock! The mess you've made.

JOHN : I looked you up on the internet last night.

SHERLOCK : Anything interesting?

JOHN : Found your website. The Science of Deduction.

SHERLOCK : What did you think?

JOHN : You said you could identify a software designer by his tie and an airline pilot by his left thumb?

SHERLOCK : Yes. And I can read your military career in your face and your leg, and your brother's drinking habits on your mobile phone.

JOHN : How?

MRS. HUDSON : What about these suicides then, Sherlock? I thought that'd be right up your street. Three exactly the same.

SHERLOCK : Four. There's been a fourth. And there's something different this time.

MRS. HUDSON : A fourth?

SHERLOCK : Where?

D.I. LESTRADE : Brixton, Lauriston Gardens.

SHERLOCK : What's new about this one? You wouldn't have come to me otherwise.

D.I. LESTRADE : You know how they never leave notes?

SHERLOCK : Yeah.

D.I. LESTRADE : This one did. Will you come?

SHERLOCK : Who's on forensics?

D.I. LESTRADE : Anderson.

SHERLOCK : He doesn't work well with me.

D.I. LESTRADE : Well, he won't be your assistant.

SHERLOCK : I NEED an assistant.

D.I. LESTRADE : Will you come?

SHERLOCK : Not in a police car, I'll be right behind.

D.I. LESTRADE : Thank you.

SHERLOCK : Brilliant! Yes! Four serial suicides, and now a note. Oh, it's Christmas. Mrs Hudson, I'll be late. Might need some food.

MRS. HUDSON : I'm your landlady, dear, not your housekeeper.

SHERLOCK : Something cold will do. John, have a cup of tea, make yourself at home. Don't wait up!

MRS. HUDSON : Look at him, dashing about... My husband was just the same. But you're more the sitting-down type, I can tell. I'll make you that cuppa, you rest your leg.

JOHN : Damn my leg! Sorry, I'm so sorry... It's just sometimes this bloody thing...

MRS. HUDSON : I understand, dear, I've got a hip.

JOHN : Cup of tea'd be lovely. Thank you.

MRS. HUDSON : Just this once, dear, I'm not your housekeeper.

JOHN : Couple of biscuits too, if you've got 'em.

MRS. HUDSON : Not your housekeeper!

 

SHERLOCK : You're a doctor. In fact you're an Army doctor.

JOHN : Yes.

SHERLOCK : Any good?

JOHN : Very good.

SHERLOCK : Seen a lot of injuries, then. Violent deaths.

JOHN : Well, yes.

SHERLOCK : Bit of trouble too, I bet?

JOHN : Of course. Yes. Enough for a lifetime, far too much.

SHERLOCK : Want to see some more?

JOHN : Oh, God, yes. Sorry Mrs Hudson, I'll skip the tea. Off out.

MRS. HUDSON : Both of you?

SHERLOCK : Impossible suicides? Four of them? No point sitting at home when there's finally something fun going on!

MRS. HUDSON : Look at you, all happy. It's not decent.

SHERLOCK : Who cares about decent? The game, Mrs Hudson, is on! Taxi!

 

SHERLOCK : OK, You've got questions...

JOHN : Yeah, where are we going?

SHERLOCK : Crime scene. Next?

JOHN : Who are you, what do you do?

SHERLOCK : What do you think?

JOHN : I'd say...private detective.

SHERLOCK : But?

JOHN : But the police don't go to private detectives.

SHERLOCK : I'm a consulting detective. Only one in the world, I invented the job.

JOHN : What does that mean?

SHERLOCK : Means when the police are out of their depth, which is always, they consult me.

JOHN : The police don't consult amateurs.

SHERLOCK : When I met you for the first time yesterday, I said Afghanistan or Iraq. You looked surprised.

JOHN : Yes, how DID you know?

SHERLOCK : I didn't know, I saw. 'Your haircut, the way you hold yourself says military. 'But your conversation...' Bit different from my day...said trained at Barts - so Army doctor, obvious. 'Your face is tanned... 'but no tan above the wrists. You've been abroad, but not sunbathing. 'Your limp's really bad when you walk, but you don't ask for a chair when you stand - 'so it's at least partly psychosomatic. 'That says the original circumstances of the injury were traumatic -' wounded in action then. Wounded in action, suntan - Afghanistan or Iraq.

JOHN : You said I had a therapist.

SHERLOCK : You've got a psychosomatic limp, of course you've got a therapist. Then there's your brother. Mm? Your phone. It's expensive, e-mail enabled, MP3 player. And you're looking for a flatshare. You wouldn't buy this - it's a gift. 'Scratches. Not one, many over time -'it's been in the same pocket as keys and coins. You wouldn't treat your one luxury item like this, so it's had a previous owner. Next bit's easy. You know it already.

JOHN : The engraving?

SHERLOCK : Harry Watson. Clearly a family member who's given you his old phone. Not your father, this is a young man's gadget. Could be a cousin, but you're a war hero who can't find a place to live - unlikely you've got an extended family, not one you're close to. So brother it is. Now, who's Clara? Three kisses says it's a romantic attachment. The expense of the phone says wife, not girlfriend. Must have given it to him recently, it's only six months old. Marriage in trouble then - six months on he's given it away. If she'd left HIM, he would have kept it. Sentiment. No, he wanted rid of it. He left HER. He gave the phone to you, so he wants you to stay in touch. You're looking for cheap accommodation, but you're not going to your brother for help - that says you've got problems with him. Maybe you liked his wife, or don't like his drinking.

JOHN : How can you possibly know about the drinking?

SHERLOCK : Shot in the dark. Good one, though. Power connection - tiny little scuff marks round it. Every night he plugs it in but his hands are shaking. You never see those marks on a sober man's phone, never see a drunk's without them. There you go, you were right.

JOHN : I was right? Right about what?

SHERLOCK : The police don't consult amateurs.

JOHN : That...was amazing.

SHERLOCK : Do you think so?

JOHN : Of course it was.  It was extraordinary, it was quite extraordinary.

SHERLOCK : That's not what people normally say.

JOHN : What do people normally say?

SHERLOCK : Piss off! Did I get anything wrong?

JOHN : Harry and me don't get on, never have, Clara and Harry split up three months ago and they're getting a divorce, and Harry is a drinker.

SHERLOCK : Spot on, then. I didn't expect to be right about everything.

JOHN : Harry's short for Harriet.

SHERLOCK : Harry's your sister.

JOHN : Look, what exactly am I supposed to be doing here?

SHERLOCK : Sister!

JOHN : No - seriously, what am I doing here?

SHERLOCK : There's always something.

SALLY DONOVAN : Hello, freak!

SHERLOCK : I'm here to see Detective Inspector Lestrade.

SALLY DONOVAN : Why?

SHERLOCK : I was invited.

SALLY DONOVAN : Why?

SHERLOCK : I think he wants me to take a look.

SALLY DONOVAN : Well, you know what I think, don't you?

SHERLOCK : Always Sally. I even know you didn't make it home last night.

SALLY DONOVAN : I don't... Who's this?

SHERLOCK : Colleague of mine, Dr Watson. Dr Watson, Sergeant Sally Donovan. Old friend.

SALLY DONOVAN : A colleague ? How do YOU get a colleague? Did he follow you home?

JOHN : Would it be better if I just waited...

SHERLOCK : No.

SALLY DONOVAN : Freak's here. Bringing him in.

SHERLOCK : Ah, Anderson. Here we are again.

ANDERSON : It's a crime scene. I don't want it contaminated. Are we clear on that?

SHERLOCK : Quite clear. And is your wife away for long?

ANDERSON : Oh, don't pretend you worked that out. Somebody told you that.

SHERLOCK : Your deodorant told me that.

ANDERSON : My deodorant?

SHERLOCK : It's for men.

ANDERSON : Well, of course it's for men - I'm wearing it.

SHERLOCK : So's Sergeant Donovan.

ANDERSON : Ooh... I think it just vaporised.

SHERLOCK : May I go in?

ANDERSON : Whatever you're trying to imply...

SHERLOCK : I'm not implying anything. I'm sure Sally came round for a nice little chat, and just happened to stay over. And I assume she scrubbed your floors, going by the state of her knees.

 

D.I. LESTRADE : You'll need to wear one of these. Who's this?

SHERLOCK : He's with me.

D.I. LESTRADE : But who is he?

SHERLOCK : I said he's with me.

JOHN : Aren't you going to put one on?

SHERLOCK : So where are we?

D.I. LESTRADE : Upstairs.

 

D.I. LESTRADE : I can give you two minutes.

SHERLOCK : May need longer.

D.I. LESTRADE : Her name's Jennifer Wilson according to her credit cards, we're running them now for contact details. Hasn't been here long. Some kids found her.

SHERLOCK : Shut up.

JOHN : I didn't say anything.

SHERLOCK : You were thinking. It's annoying.

D.I. LESTRADE :Got anything?

SHERLOCK : Not much.

ANDERSON : She's German. Rache. It's German for revenge. She could be trying to tell us something...

SHERLOCK : Yes, thank you for your input.

D.I. LESTRADE : So she's German?

SHERLOCK : Of course she's not. She's from out of town though. Intended to stay in London for one night before returning home to Cardiff. So far, so obvious.

JOHN : Sorry - obvious?

D.I. LESTRADE : What about the message though?

SHERLOCK : Dr Watson, what do you think?

JOHN : Of the message?

SHERLOCK : Of the body. You're a medical man.

D.I. LESTRADE : We have a whole team right outside.

SHERLOCK : They won't work with me.

D.I. LESTRADE : I'm breaking every rule letting YOU in here...

SHERLOCK : Yes...because you need me.

D.I. LESTRADE : Yes, I do. God help me.

SHERLOCK : Dr Watson! Hm?

D.I. LESTRADE : Oh, do as he says. Help yourself. Anderson, keep everyone out for a couple of minutes...

JOHN : Well? What am I doing here?

SHERLOCK : Helping me make a point.

JOHN : I'm supposed to be helping you pay the rent.

SHERLOCK : This is more fun.

JOHN : Fun? There's a woman lying dead.

SHERLOCK : Perfectly sound analysis, but I WAS hoping you'd go deeper.

JOHN : Yeah... Asphyxiation, probably. Passed out, choked on her own vomit. Can't smell any alcohol on her. It could have been a seizure. Possibly drugs.

SHERLOCK : You know what it was, you've read the papers.

JOHN : Well, she's one of the suicides. The fourth...?

D.I. LESTRADE : Sherlock - two minutes, I said,  I need anything you got.

SHERLOCK : Victim is in her late 30s. Professional person, going by her clothes - I'm guessing the media, going by the frankly alarming shade of pink. Travelled from Cardiff today intending to stay in London one night from the size of her suitcase.

D.I. LESTRADE : Suitcase?

SHERLOCK : Suitcase, yes. She's been married at least ten years, but not happily. She's had a string of lovers but none of them knew she was married.

D.I. LESTRADE : Oh, for God's sake, if you're just making this up...

SHERLOCK : Her wedding ring. Ten years old at least. The rest of her jewellery has been regularly cleaned, but not her wedding ring. The inside is shinier than the outside. The only polishing it gets is when she works it off her finger. It's not for work, look at her nails. She doesn't work with her hands so who DOES she remove her rings for? Not ONE lover, she'd never sustain the fiction of being single for that long so more likely a string of them.

JOHN : It's brilliant. Sorry.

D.I. LESTRADE : Cardiff?

SHERLOCK : It's obvious, isn't it?

JOHN : It's not obvious to me.

SHERLOCK : Dear God, what is it like in your funny little brains, it must be so boring. Her coat - it's slightly damp, she's been in heavy rain the last few hours - no rain anywhere in London in that time. Under her coat collar is damp too. She's turned it up against the wind. She's got an umbrella in her pocket but it's dry and unused. Not just wind, strong wind - too strong to use her umbrella. We know from her suitcase that she was intending to stay overnight but she can't have travelled more than two or three hours because her coat still hasn't dried. So - where has there been heavy rain and strong wind within the radius of that travel time? Cardiff.

JOHN : It's fantastic!

SHERLOCK : Do you know you do that out loud?

JOHN : Sorry, I'll shut up.

SHERLOCK : No, it's...fine.

D.I. LESTRADE : Why do you keep saying suitcase?

SHERLOCK : Yes, where is it? She must have had a phone or an organiser. Find out who Rachel is.

D.I. LESTRADE : She was writing Rachel?

SHERLOCK : No, she was leaving an angry note in German - of course she was writing Rachel, no other word it can be. Why did she wait until she was dying to write it?

D.I. LESTRADE : So how do you know she had a suitcase?

SHERLOCK : Tiny splash marks on her right heel and calf not present on the left. She was dragging a wheeled suitcase behind her with her right hand, by that splash pattern. Smallish case, going by the spread. Case that size, woman this clothes-conscious - could only be an overnight bag so we know she was staying one night. Where is it, what have you done with it?

D.I. LESTRADE : There wasn't a case.

SHERLOCK : Say that again.

D.I. LESTRADE : There wasn't a case. There was never any suitcase.

SHERLOCK : Suitcase! Did anyone find a suitcase? Was there a suitcase in this house?

D.I. LESTRADE : Sir, there was no case!

SHERLOCK : But they take the poison themselves, they chew and swallow the pills themselves. There are clear signs, even you lot couldn't miss them.

D.I. LESTRADE : Right, thanks. And...?

SHERLOCK : It's murder, all of them. I don't know how. But they're not suicides, they're serial killings. We've got a serial killer. There's always something to look forward to.

D.I . LESTRADE : Why are you saying that?

SHERLOCK : Her case! Come on, where is her case? Did she eat it? Someone else was here, and they took her case. So the killer must have driven here. Forgot the case was in the car.

JOHN : She could have checked into a hotel, left it there.

SHERLOCK : No, she never got to the hotel. Look at her hair. She colour-coordinates her lipstick and her shoes. She'd never have left any hotel with her hair still looking... Oh... Oh!

JOHN : Sherlock?

D.I. LESTRADE : What is it, what?

SHERLOCK : Serial killers, always hard. You have to wait for them to make a mistake.

D.I. LESTRADE : We can't just wait!

SHERLOCK : Oh, we're done waiting. Look at her, really look! Houston, we have a mistake. Get on to Cardiff. Find out who Jennifer Wilson's family and friends were. Find Rachel!

D.I. LESTRADE : Of course, yeah - but what mistake?!

SHERLOCK : Pink!

ANDERSON : Let's get on with it...

 

SALLY DONOVAN : He's gone.

JOHN :  Sherlock Holmes?

SALLY DONOVAN : Yeah, he just took off. He does that.

JOHN : Is he coming back?

SALLY DONOVAN : Didn't look like it.

JOHN : Right. Right... Yes. Sorry, where am I?

SALLY DONOVAN : Brixton.

JOHN : Do you know where I could get a cab? It's just er... well - my leg.

SALLY DONOVAN : Er...try the main road.

JOHN : Thanks.

SALLY DONOVAN : But you're not his friend. He doesn't HAVE friends. So who are you?

JOHN : I'm...I'm nobody. I just met him.

SALLY DONOVAN : OK, bit of advice then. Stay away from that guy.

JOHN : Why?

SALLY DONOVAN : You know why he's here? He's not paid or anything. He likes it. He gets off on it. The weirder the crime, the more he gets off. And you know what...? One day just showing up won't be enough. One day we'll be standing round a body and he'll be the one that put it there.

JOHN : Why would he do that?

SALLY DONOVAN : Because he's a psychopath. Psychopaths get bored.

LESTRADE : Donovan!

SALLY DONOVAN : Coming. Stay away from Sherlock Holmes.

JOHN : Taxi! Taxi... (Phone) Hello?

MAN : 'There is a security camera on the building to your left. 'Do you see it?'

JOHN : Who's this? Who's speaking?

MAN : 'Do you see the camera, Dr Watson?'

JOHN : Yeah, I see it. 'Watch...

MAN : 'There is another camera on the building opposite you. Do you see it?'

JOHN : Mm-hm.

MAN : 'And finally, at the top of the building on your right.'

JOHN : How are you doing this?

MAN : 'Get into the car, Dr Watson. I would make some sort of threat, but I'm sure your situation is quite clear to you.'

 

JOHN : Hello.

ANTHEA : Hi.

JOHN : What's your name, then?

ANTHEA : Er...Anthea.

JOHN : Is that your real name?

ANTHEA : No.

JOHN : I'm John.

ANTHEA : Yes. I know.

JOHN : Any point in asking...  where I'm going?

ANTHEA : None at all... John.

JOHN : OK.

 

MAN : Have a seat, John.

JOHN : You know, I've got a phone. I mean, very clever and all that, but er...you could just phone me. On my phone.

MAN : When one is avoiding the attention of Sherlock Holmes, one learns to be discreet, hence this place. Your leg must be hurting you. Sit down.

JOHN : I don't want to sit down.

MAN : You don't seem very afraid.

JOHN : You don't seem very frightening.

MAN : Yes... The bravery of the soldier. Bravery is by far the kindest word for stupidity, don't you think? What is your connection to Sherlock Holmes?

JOHN : I don't have one. I barely know him, I met him...yesterday.

MAN : Mmm, and since yesterday you've moved in with him and now you're solving crimes together. Might we expect a happy announcement by the end of the week?

JOHN : Who are you?

MAN : An interested party.

JOHN : Interested in Sherlock? Why?

MAN : I'm guessing you're not friends. You've met him. How many friends do you imagine he has? I am the closest thing to a friend that Sherlock Holmes is capable of having.

JOHN : And what's that?

MAN : An enemy.

JOHN : An enemy?

MAN : In HIS mind, certainly. If you were to ask him, he'd probably say his arch-enemy. He does love to be dramatic.

JOHN : Well, thank God YOU'RE above all that.

MAN : I hope I'm not distracting you.

JOHN : Not distracting me at all.

MAN : Do you plan to continue your association with Sherlock Holmes?

JOHN : I could be wrong... but I think that's none of your business.

MAN : It could be.

JOHN : It really couldn't.

MAN : If you DO move into, erm..221B Baker Street, I'd be happy to pay you a meaningful sum of money on a regular basis to ease your way.

JOHN : Why?

MAN : Because you're not a wealthy man.

JOHN : In exchange for what?

MAN : Information. Nothing indiscreet. Nothing you'd feel...uncomfortable with. Just tell me what he's up to.

JOHN : Why?

MAN : I worry about him. Constantly.

JOHN : That's nice of you.

MAN : But I would prefer for various reasons that my concern go unmentioned, we have what you might call a... difficult relationship.

JOHN : No.

MAN : But I haven't mentioned a figure.

JOHN : Don't bother.

MAN : You're very loyal VERY quickly.

JOHN : No, I'm not, I'm just not interested.

MAN : "Trust issues"...it says here.

JOHN : What's that?

MAN : Could it be that you've decided to trust Sherlock Holmes of all people?

JOHN : Who says I trust him?

MAN : You don't seem the kind to make friends easily.

JOHN : Are we done?

MAN : You tell me. I imagine people have already warned you to stay away from him, but I can see from your left hand that's not going to happen.

JOHN : My what?

MAN : Show me.

JOHN : Don't...

MAN : Remarkable.

JOHN : What is?

MAN : Most people...blunder round this city, and all they see are streets and shops and cars. When you walk with Sherlock Holmes, you see the battlefield. You've seen it already. Haven't you?

JOHN : What's wrong with my hand?

MAN : You have an intermittent tremor in your left hand. Your therapist thinks it's post-traumatic stress disorder. She thinks you're haunted by memories of your military service.

JOHN : Who the hell are you? How do you know that?

MAN : Fire her. She's got it the wrong way round. You're under stress right now and your hand is perfectly steady. You're not haunted by the war, Dr Watson... You miss it. Welcome back. Time to choose a side, Dr Watson.

ANTHEA : I'm to take you home. Address?

JOHN : Er, Baker Street. 221B Baker Street. But I need to stop off somewhere first. Listen, your boss. Any chance you could not tell him this is where I went?

ANTHEA : Sure.

JOHN : You've told him already, haven't you?

ANTHEA : Yeah.

JOHN : Hey erm... do you ever get any free time?

ANTHEA : Oh, yeah. Lots. Bye...

JOHN : OK.

 

JOHN : What are you doing?

SHERLOCK : Nicotine patch. Helps me think. Impossible to sustain a smoking habit in London these days. Bad news for brain work.

JOHN : It's good news for breathing.

SHERLOCK : Oh... Breathing! Breathing's boring.

JOHN : Is that...three patches?

SHERLOCK : It's a three-patch problem.

JOHN : Well...? You asked me to come, I'm assuming it's important.

SHERLOCK : Oh - yeah, of course. Can I borrow your phone?

JOHN : My phone?

SHERLOCK : Always a chance that my number will be recognised. It's on the website.

JOHN : Mrs Hudson's got a phone.

SHERLOCK : Yeah, she's downstairs. I tried shouting but she didn't hear.

JOHN : I WAS the other side of London...

SHERLOCK : There was no hurry.

JOHN : Here... So what's this about - the case?

SHERLOCK : Her case...

JOHN : Her case?

SHERLOCK : Her suitcase, yes, obviously. The murderer took her suitcase, first big mistake.

JOHN : OK, he took her case. So?

SHERLOCK : It's no use, there's no other way. We'll have to risk it. On my desk there's a number. I want you to send a text.

JOHN : You've brought me here... to send a text.

SHERLOCK : Text, yes. The number on my desk. What's wrong?

JOHN : Just met a friend of yours.

SHERLOCK : A friend?

JOHN : An enemy.

SHERLOCK : Oh. Which one?

JOHN : Well, your arch-enemy, according to him. Do people have arch-enemies?

SHERLOCK : Did he offer you money to spy on me?

JOHN : Yes.

SHERLOCK : Did you take it?

JOHN : No.

SHERLOCK : Pity, we could have split the fee. Think it through next time.

JOHN : Who is he?

SHERLOCK : The most dangerous man you've ever met, and not my problem right now. On my desk, the number!

JOHN : Jennifer Wilson. That was... Hang on. Wasn't that the dead woman?

SHERLOCK : Yes. That's not important. Just enter the number. Are you doing it?

JOHN : Yes.

SHERLOCK : Have you done it?

JOHN : Yeah - hang on!

SHERLOCK : These words exactly. "What happened at Lauriston Gardens? I must have blacked out. 22 Northumberland Street, please come."

JOHN : You blacked out?

SHERLOCK : What? No... No! Type and send it. Quickly. Have you sent it?

JOHN : What's the address?

SHERLOCK : 22 Northumberland Street. Hurry up!

JOHN : That's... That's the pink lady's case, that's Jennifer Wilson's case.

SHERLOCK : Yes, obviously. Oh, perhaps I should mention I didn't kill her.

JOHN : I never said you did.

SHERLOCK : Why not? Given that text and the fact I have her case it's a perfectly logical assumption.

JOHN : Do people usually assume you're the murderer?

SHERLOCK : Now and then, yes.

JOHN : OK... How did you get this?

SHERLOCK : By looking.

JOHN : Where?

SHERLOCK : The killer must have driven her to Lauriston Gardens. He could only keep her case by accident if it was in the car. Nobody could be seen with this case without drawing attention - particularly a man, which is statistically more likely. So obviously he'd feel compelled to get rid of it. Wouldn't have taken him more than five minutes to realise his mistake. I checked every backstreet wide enough for a car five minutes from Lauriston Gardens, 'and anywhere you could dispose of a bulky object without being observed. 'Took me less than an hour to find the right skip.' Pink.

JOHN : You got all that because you realised the case would be pink?

SHERLOCK : It had to be pink, obviously.

JOHN : Why didn't I think of that?

SHERLOCK : Because you're an idiot. No, no, no, don't look like that. Practically everyone is. Now, look. Do you see what's missing?

JOHN : From the case? How could I?

SHERLOCK : Her phone. Where's her mobile phone? There was no phone on the body, there's no phone in the case. We know she had one. You just texted it.

JOHN : Maybe she left it at home.

SHERLOCK : She has a string of lovers and she's careful about it. She never leaves her phone at home.

JOHN : Er... Why did I just send that text?

SHERLOCK : Well, the question is where is her phone NOW?

JOHN : She could have lost it.

SHERLOCK : Yes, or?

JOHN : The murderer... You think the murderer has the phone?

SHERLOCK : Maybe she...left it when she left her case. Maybe he took it from her for some reason. Either way, the balance of probability is the murderer has her phone.

JOHN : Sorry...what are we doing - did I just text a murderer? What good will that do?

SHERLOCK : A few hours after his last victim, and now he receives a text that can only be from her. If somebody had just found that phone they'd ignore a text like that, but the murderer... would panic.

JOHN : Have you talked to the police? Four people are dead, there isn't time. So why are you talking to ME?

SHERLOCK : Mrs Hudson took my skull.

JOHN : So I'm basically filling in for your skull?

SHERLOCK : Relax, you're doing fine.

JOHN : Well? Well, what?

SHERLOCK : Well - you could just sit there and...watch telly.

JOHN : What, you want me to come with you?

SHERLOCK : I like company when I go out, and I think better when I talk aloud. The skull just attracts attention, so... Problem?

JOHN : Yeah, Sergeant Donovan.

SHERLOCK : What about her?

JOHN : She said... you get off on this. You enjoy it.

SHERLOCK : And I said "dangerous", and here you are.

JOHN : Damn it!

 

JOHN : Where are we going?

SHERLOCK : Northumberland Street's a five-minute walk from here.

JOHN : You think he's stupid enough to go there?

SHERLOCK : No - I think he's brilliant enough. I love the brilliant ones. They're all so desperate to get caught.

JOHN : Why?

SHERLOCK : Appreciation! Applause! At long last the spotlight. That's the frailty of genius, John, it needs an audience.

JOHN : Yeah.

SHERLOCK : This is his hunting ground. Right here in the heart of the city. Now that we know his victims were abducted, that changes everything. Because all of his victims disappeared from busy streets, crowded places, but nobody saw them go. Think! Who do we trust, even though we don't know them? Who passes unnoticed wherever they go? Who hunts in the middle of a crowd?

JOHN : Don't know. Who?

SHERLOCK : Haven't the faintest. Hungry?

 

SHERLOCK : Thank you, Billy. 22 Northumberland Street. Keep your eyes on it.

JOHN : He's not just going to ring the doorbell. He'd need to be mad.

SHERLOCK : He HAS killed four people.

JOHN : OK.

ANGELO : Sherlock! Anything on the menu, whatever you want, free. On the house, for you and for your date.

SHERLOCK : Do you want to eat?

JOHN : I'm not his date.

ANGELO : This man got me off a murder charge.

SHERLOCK : This is Angelo. Three years ago I proved to Lestrade at the time of a particularly vicious triple murder that Angelo was elsewhere, house-breaking.

ANGELO : He cleared my name.

SHERLOCK : I cleared it a bit. Anything happening opposite?

ANGELO : Nothing. But for this man, I'd have gone to prison.

SHERLOCK : You did go to prison.

ANGELO : I'll get a candle for the table. It's more romantic.

JOHN : I'm not his date!

SHERLOCK : You may as well eat. We might have a long wait.

JOHN : Thanks. People don't have arch-enemies.

SHERLOCK : I'm sorry?

JOHN : In real life. There are no arch-enemies in real life. Doesn't happen.

SHERLOCK : Doesn't it? Sounds a bit dull.

JOHN : So who did I meet?

SHERLOCK : What do real people have, then, in their..."real lives"?

JOHN : Friends? People they know, people they like, people they don't like... Girlfriends, boyfriends.

SHERLOCK : Yes, well, as I was saying - dull.

JOHN : You don't have a girlfriend, then.

SHERLOCK : Girlfriend? No, not really my area.

JOHN : Mm. Oh, right. Do you have a...boyfriend? Which is fine, by the way.

SHERLOCK : I know it's fine.

JOHN : So you've got a boyfriend then.

SHERLOCK : No.

JOHN : Right. OK. You're unattached. Like me. Fine. Good.

SHERLOCK : John, erm... I think you should know that I consider myself married to my work. And while I'm flattered, I'm really not looking for any... No,

JOHN : I'm...not asking. No. I'm just saying, it's all fine.

SHERLOCK : Good. Thank you. Look across the street. Taxi. It's stopped. Nobody getting in, and nobody getting out. Why a taxi? Oh, that's clever. Is it clever? Why is it clever?

JOHN : That's him.

SHERLOCK : Don't stare.

JOHN : You're staring.

SHERLOCK : We can't both stare.

JOHN : Sorry... I've got the cab number.

SHERLOCK : Good for you. Right turn, one way, roadworks, traffic lights, bus lane, pedestrian crossing, left turn only, traffic lights.

JOHN : Sorry.

SHERLOCK : Come on, John... Come on, John. We're losing him! This way. No - THIS way! Sorry...

 

SHERLOCK : Police! Open her up. No... Teeth, tan. What - Californian...?

TAXI PASSENGER : LA, Santa Monica. Just arrived.

JOHN : How could you possibly know that?

SHERLOCK : The luggage. Probably your first trip to London, right? Going by your final destination and the cabbie's route.

TAXI PASSENGER : Sorry - are you guys the police?

SHERLOCK : Yeah. Everything all right?

TAXI PASSENGER : Yeah.

SHERLOCK : Welcome to London.

JOHN : Er, any problems - just let us know.

 

JOHN : Basically just a cab that happened to slow down.

SHERLOCK : Basically.

JOHN : Not the murderer.

SHERLOCK : Not the murderer, no.

JOHN : Wrong country, good alibi.

SHERLOCK : As they go.

JOHN : Hey, where did you get this? Detective Inspector Lestrade?

SHERLOCK : Yeah. I pickpocket him when he's annoying. You can keep that one, I've got plenty at the flat. What?

JOHN : Nothing, just..."Welcome to London".

SHERLOCK : Got your breath back?

JOHN : Ready when you are.

 

JOHN : OK... That was ridiculous. That was the most ridiculous thing...I've ever done.

SHERLOCK : And you invaded Afghanistan.

JOHN : That wasn't just me. Why aren't we back at the restaurant?

SHERLOCK : They can keep an eye out. It was a long shot anyway.

JOHN : So what were we doing there?

SHERLOCK :Oh, just passing the time. And proving a point.

JOHN : What point?

SHERLOCK : You. Mrs Hudson! Dr Watson WILL take the room upstairs.

JOHN : Says who?

SHERLOCK : Says the man at the door.

ANGELO : Sherlock texted me. He said you forgot this.

JOHN : Ah... Er, thank you. Thank you.

MRS. HUDSON : Sherlock, what have you done?

SHERLOCK : Mrs Hudson?

MRS. HUDSON : Upstairs.

SHERLOCK : What are you doing?

D.I. LESTRADE : Well, I knew you'd find the case, I'm not stupid.

SHERLOCK :You can't just break into my flat.

D.I. LESTRADE : You can't withhold evidence - and I didn't break in.

SHERLOCK : Well, what do you call this then?

D.I. LESTRADE : It's a drugs bust.

JOHN : Seriously? This guy - a junkie? Have you met him?

SHERLOCK : John...

JOHN : You could search this flat all day, you wouldn't find anything you could call recreational.

SHERLOCK : John, you probably want to shut up now.

JOHN : But come on... No... What? You?

SHERLOCK : Shut up! I'm not your sniffer dog.

D.I. LESTRADE : No, Anderson's my sniffer dog.

SHERLOCK : Anderson, what are YOU doing here on a drugs bust?

ANDERSON : Oh, I volunteered.

D.I. LESTRADE : They all did. They're not strictly speaking ON the drug squad, but they're very keen.

SALLY DONOVAN : Are these human eyes?

SHERLOCK : Put those back!

SALLY DONOVAN : They were in the microwave.

SHERLOCK : It's an experiment.

D.I. LESTRADE : Keep looking, guys. Or you could help us properly and I'll stand them down.

SHERLOCK : This is childish.

D.I. LESTRADE : Well, I'm dealing with a child. Sherlock, this is our case. I'm letting you in, but you do not go off on your own. Clear?

SHERLOCK : What - so you set up a pretend drugs bust to bully me?

D.I. LESTRADE : It stops being pretend if we find anything.

SHERLOCK : I am clean!

D.I. LESTRADE : Is your flat...? All of it?

SHERLOCK : Don't even smoke.

D.I. LESTRADE : Neither do I. So let's work together. We've found Rachel.

SHERLOCK : Who is she?

D.I. LESTRADE : Jennifer Wilson's only daughter.

SHERLOCK : Her daughter? Why would she write her daughter's name? Why?

ANDERSON : Never mind that, we found the case.

ANDERSON : According to SOMEONE the murderer has the case, and we found it in the hands of our favourite psychopath.

SHERLOCK : I'm a high-functioning sociopath. Do your research. You need to bring Rachel in and I need to question her.

D.I. LESTRADE : She's dead.

SHERLOCK : Excellent. How, when and why? Is there a connection? There has to be.

D.I. LESTRADE : Well, I doubt it, since she's been dead for 14 years. Technically she was never alive. Rachel was Jennifer Wilson's stillborn daughter, 14 years ago.

SHERLOCK : No, that's...that's not right. How... Why would she do that? Why?

ANDERSON : Why would she think of her daughter in her last moments?  Yup - sociopath, I'm seeing it now.

SHERLOCK : She didn't think about her daughter. She scratched her name on the floor with her fingernails. She was dying. It took effort, it would have hurt.

JOHN : You said that the victims all took the poison themselves, that he MAKES them take it - well, maybe he...I don't know, talks to them. Maybe he used the death of her daughter somehow.

SHERLOCK : Yeah, but that was ages ago. Why would she still be upset? Not good?

JOHN : Bit not good, yeah.

SHERLOCK : If you were dying... If you'd been murdered - in your very last few seconds what would you say?

JOHN : "Please, God, let me live."

SHERLOCK : Use your imagination!

JOHN : I don't have to.

SHERLOCK : Yeah, but if you were clever... Jennifer Wilson running all those lovers - she WAS clever. She's trying to tell us something.

MRS. HUDSON : Isn't the doorbell working? Your taxi's here, Sherlock.

SHERLOCK : I didn't order a taxi. Go away.

MRS. HUDSON : Oh, dear. They're making such a mess. What are they looking for?

JOHN : It's a drugs bust, Mrs Hudson.

MRS. HUDSON : But they're just for my hip. They're herbal soothers...

SHERLOCK : Shut up, everybody! Don't speak, don't breathe. I'm trying to think. Anderson, face the other way. You're putting me off.

ANDERSON : What? My face is?

SHERLOCK : Everybody quiet and still. Anderson, turn your back.

ANDERSON : Oh, for God's sake!

SHERLOCK : Your back, now, please! Come on, think. Quick!

MRS. HUDSON : What about your taxi?

SHERLOCK : MRS HUDSON! Oh... Ah! She was clever. Clever, yes! She's cleverer than you lot and she's dead. Do you see, do you get it? She didn't lose her phone, she never lost it. She PLANTED it on him. When she got out of the car, she knew that she was going to her death. She left the phone in order to lead us to her killer.

D.I. LESTRADE : But how?

SHERLOCK : What do you mean, how? Rachel! Don't you see? Rachel! Oh... Look at you lot. You're all so vacant. Is it nice not being me? It must be so relaxing. Rachel is not a name.

JOHN : Then what is it?

SHERLOCK : John - on the luggage, there's a label. E-mail address.

JOHN : Er, [email protected].

SHERLOCK : She didn't have a laptop, which means she did her business on her phone. A smartphone, it's e-mail enabled. So there was a website for her account. The username is her e-mail address - and all together, the password is?

JOHN : Rachel.

ANDERSON : So we can read her e-mails. So what?

SHERLOCK : Anderson, don't talk out loud. You lower the IQ of the whole street. We can do much more than that. It's a smartphone, it's got GPS. Which means if you lose it you can locate it online. She's leading us directly to the man who killed her.

D.I. LESTRADE : Unless he got rid of it.

JOHN : We know he didn't.

SHERLOCK : Come on, come on. Quickly!

MRS. HUDSON : Sherlock, dear. This taxi driver...

SHERLOCK : Mrs Hudson, isn't it time for your evening soother? Get vehicles, get a helicopter. This phone battery won't last for ever.

D.I. LESTRADE : We'll just have a map reference, not a name.

SHERLOCK : It's a start!

JOHN : Sherlock...

SHERLOCK : Narrows it down from just anyone in London. It's the first proper lead that we've had.

JOHN : Sherlock...

SHERLOCK : Where is it? Quickly, where?

JOHN : Here. It's...in 221 Baker Street.

SHERLOCK : How can it be here? How?

D.I. LESTRADE : Maybe it was in the case when you brought it back and it...fell out somewhere

SHERLOCK : What, and I didn't notice it? Me - I didn't notice? Anyway, we texted him and he called back.

D.I. LESTRADE : Guys, we're also looking for a mobile somewhere here, belonged to the victim...

SHERLOCK : 'Who do we trust, even if we don't know them? Who passes unnoticed wherever they go? Who hunts in the middle of a crowd?'

JOHN : Sherlock, you OK?

SHERLOCK : What...? Yeah, yeah... I'm fine.

JOHN : So, how can the phone be here?

SHERLOCK : Don't know.

JOHN : I'll try it again.

SHERLOCK : Good idea.

JOHN : Where are you going?

SHERLOCK : Fresh air, just popping outside for a moment. Won't be long.

JOHN : You sure you're all right?

SHERLOCK : I'm fine.

 

CABBIE : Taxi for Sherlock Holmes.

SHERLOCK : I didn't order a taxi.

CABBIE : Doesn't mean you don't need one.

SHERLOCK : You're the cabbie. The one who stopped outside Northumberland Street. It was you. Not your passenger.

CABBIE : See? No-one ever thinks about the cabbie. It's like you're invisible. Just the back of an 'ead. Proper advantage for a serial killer.

SHERLOCK : Is this a confession? Oh, yeah.

CABBIE : I'll tell you what else... If you call the coppers now, I won't run. I'll sit quiet and they can take me down, I promise.

SHERLOCK : Why?

CABBIE : Cos you're not going to do that.

SHERLOCK : Am I not?

CABBIE : I didn't kill those four people, Mr Holmes. I spoke to 'em... and they killed themselves. If you get the coppers now, I'll promise you one thing. I will never tell you what I said.

SHERLOCK : No-one else will die, though, and I believe they call that a result.

CABBIE : And you won't ever understand how those people died. What kind of result do you care about?

SHERLOCK : If I wanted to understand... what would I do?

CABBIE : Let me take you for a ride.

SHERLOCK : So you can kill me too?

CABBIE : I don't want to kill you, Mr Holmes. I'm going to talk to ya... ..and then you're going to kill yourself.

 

JOHN : He just got in a cab... It's Sherlock. He just drove off in a cab.

SALLY DONOVAN : I told you, he does that. He bloody left again. We're wasting our time!

JOHN : I'm...calling the phone, it's ringing out.

D.I. LESTRADE : And if it's ringing, it's not here.

JOHN : I'll try the search again.

SALLY DONOVAN : Does it matter? Does any of it? He's just a lunatic, and he'll always let you down. And you're wasting your time. All our time.

D.I. LESTRADE : OK, everybody... done here.

 

SHERLOCK : How did you find me?

CABBIE : Oh, I recognised ya. Soon as I saw you chasing my cab. Sherlock Holmes! I was warned about you. I've been on your website, too.  Brilliant stuff! Loved it.

SHERLOCK : Who warned you about me?

CABBIE : Just someone out there who's noticed.

SHERLOCK : Who? Who would notice me?

CABBIE : You're too modest, Mr Holmes.

SHERLOCK : I'm really not.

CABBIE : Got yourself a fan.

SHERLOCK : Tell me more.

CABBIE : That's all you're going to know. In THIS lifetime.

 

D.I. LESTRADE : Why did he do that?

JOHN : You know him better than I do.

D.I. LESTRADE : I've known him for five years - and no, I don't.

JOHN : So why do you put up with him?

D.I. LESTRADE : Because I'm desperate, that's why. And because Sherlock Holmes is a great man - if we're very, very lucky, he might even be a good one.

 

SHERLOCK : Where are we?

CABBIE : You know every street in London. You know exactly where we are.

SHERLOCK : Roland-Kerr Further Education College. Why here?

CABBIE : It's open. Cleaners are in. One thing about being a cabbie - you always know a nice quiet spot for a murder. I'm surprised more of us don't branch out.

SHERLOCK : And you just walk your victims in? How? Oh... Dull.

CABBIE : Don't worry. It gets better.

SHERLOCK : You can't make people take their own lives at gunpoint.

CABBIE : I don't. It's much better than that. Don't need this with you. Cos you'll follow me.

 

CABBIE : Well, what do you think? It's up to you. You're the one who's going to die here.

SHERLOCK : No, I'm not.

CABBIE : That's what they all say. Shall we talk?

SHERLOCK : Bit risky, wasn't it? Took me away under the eye of about half a dozen policemen. They're not that stupid. And Mrs Hudson will remember you.

CABBIE : You call that a risk?  Nah... THIS is a risk. Oh, I like this bit. Cos you don't get it yet, do ya? But you're about to. I just have to do this... Weren't expecting that, were ya? Oh, you're going to love this.

SHERLOCK : Love what?

CABBIE : Sherlock Holmes! Look at you! Here in the flesh. That website of yours, your fan told me about it.

SHERLOCK : My fan?

CABBIE : You are brilliant. You are a proper genius. The Science of Deduction. Now, that... is proper thinking. Between you and me sitting here, why can't people think? Don't it make you mad? Why can't people just think?

SHERLOCK : Oh, I see... So you're a proper genius too.

CABBIE : Don't look it, do I? Funny little man driving a cab. But you'll know better in a minute. Chances are it'll be the last thing you EVER know.

SHERLOCK : OK, two bottles. Explain.

CABBIE : There's a good bottle and a bad bottle. You take the pill from the good bottle, you live. You take the pill from the bad bottle...you die.

SHERLOCK : Both bottles are of course identical.

CABBIE : In every way.

SHERLOCK : And you know which is which.

CABBIE : Of course I know.

SHERLOCK : But I don't.

CABBIE : Wouldn't be a game if you knew. You're the one who chooses.

SHERLOCK : Why should I? I've got nothing to go on. What's in it for me?

CABBIe : I haven't told you the best bit yet. Whatever bottle YOU choose, I take the pill from the other one. And then together... we take our medicine. I won't cheat. It's your choice. I'll take whatever pill you don't. Didn't expect that, did you, Mr Holmes?

SHERLOCK : This is what you did to the rest of them - you gave them a choice?

CABBIE : And now I'm giving you one. You take your time. Get yourself together. I want your best game.

SHERLOCK : It's not a game, it's chance.

CABBIE : I've played four times. I'm alive. It's not chance, Mr Holmes, it's chess. It's a game of chess, with one move...and one survivor. And this - this... is the move. Did I just give you the good bottle or the bad bottle? You can choose either one.

 

JOHN : No, Detective Inspector Lestrade - I need to speak to him. It's important. It's an emergency. Er, left here, please. Left here...

 

CABBIE : You ready yet, Mr Holmes? Ready to play?

SHERLOCK : Play what? It's a 50:50 chance.

CABBIE : You're not playing the numbers, you're playing ME. Did I just give you the good pill or the bad pill? Is it a bluff, or a double bluff? Or a triple bluff?

SHERLOCK : It's still just chance.

CABBIE : Four people, in a row? It's not chance.

SHERLOCK : Luck.

CABBIE : It's genius! I know how people think. I know how people think I think. I can see it all like a map inside my head. Everyone's so stupid, even you. Or maybe God just loves me.

SHERLOCK : Either way, you're wasted as a cabbie. So... You risked your life four times just to kill strangers? Why?

CABBIE : Time to play.

SHERLOCK : Oh, I am playing. This is my turn. There's shaving foam behind your left ear. Nobody's pointed it out to you. Traces of where it's happened before, so obviously you live on your own - there's no-one to tell you. But there's a photograph of children. Their mother's been cut out. If she'd died, she'd still be there. The photograph's old, but the frame's new. You think of your children, but you don't get to see them.  Estranged father. She took the kids, but you still love them and it still hurts. Ah, but there's more. Your clothes. Recently laundered, but everything you're wearing is at least...three years old? Keeping up appearances, but not planning ahead. And here you are on a kamikaze murder spree. What's that about? Ah... Three years ago. Is that when they told you?

CABBIE : Told me what?

SHERLOCK : That you're a dead man walking.

CABBIE : So are you.

SHERLOCK : You don't have long, though. Am I right?

CABBIE : Aneurism. Right in 'ere. Any breath could be my last.

SHERLOCK : And because you're dying, you've just murdered four people.

CABBIE : I've outlived four people. That's the most fun you can have with an aneurism.

SHERLOCK : No... No, there's something else. You didn't just kill four people because you're bitter. Bitterness is a paralytic. Love is a much more vicious motivator. Somehow, this is about your children.

CABBIE : Oh... You ARE good, ain't ya? But how? When I die they won't get much, my kids. Not a lot of money in driving cabs.

SHERLOCK : Or serial killing.

CABBIE : You'd be surprised.

SHERLOCK : Surprise me.

CABBIE : I have a sponsor.

SHERLOCK : You have a what?

CABBIE : For every life I take, money goes to my kids. The more I kill... the better off they'll be. You see? It's nicer than you think.

SHERLOCK : Who'd sponsor a serial killer?

CABBIE : Who'd be a fan of Sherlock Holmes? You're not the only one to enjoy a good murder. There's others out there just like you, except you're just a man. And they're so much more than that.

SHERLOCK : What do you mean... more than a man? An organisation...? What?

CABBIE : There's a name, that no-one says. And I'm not going to say it either. Now, enough chatter. Time to choose.

 

JOHN : Sherlock?! Sherlock!

 

SHERLOCK : What if I don't choose either? I could just walk out of here.

CABBIE : You can take a 50:50 chance, or I can shoot you in the head. Funnily enough, no-one's ever gone for that option.

SHERLOCK : I'll have the gun, please.

CABBIE : Are you sure?

SHERLOCK : Definitely. The gun.

CABBIE : You don't want to phone a friend?

SHERLOCK : The gun. I know a real gun when I see one. None of the others did. Clearly.

CABBIE : Well, this has been very interesting. I look forward to the court case. Just before you go, did you figure it out? Which one's the good bottle?

SHERLOCK : Course. Child's play.

CABBIE : Well, which one, then? Which one would you have picked? Just so I know whether I could have beaten you. Come on! Play the game. Oh! Interesting. So what do you think? Shall we? Really... What do you think? Can you beat me? Are you clever enough..to bet your life?

 

JOHN : SHERLOCK!

 

CABBIE : I bet you get bored, don't you? I know you do. A man like you. So clever. But what's the point of being clever if you can't prove it? Still the addict. But this...this is what you're really addicted to. You'll do anything..anything at all, to stop being bored. You're not bored now, are ya? Isn't it good?

 

CABBIE : Was I right? I was, wasn't I? Did I get it right?!

SHERLOCK : OK... Tell me this. Your sponsor. Who was it? The one who told you about me, my fan. I want a name. No... You're dying, but there's still time to hurt you. Give me...a name. A name! Now. The name!

CABBIE : MORIARTY!

 

SHERLOCK : Why have I got this blanket? They keep putting this blanket on me.

D.I. LESTRADE : Yeah, it's for shock.

SHERLOCK : I'm not in shock.

D.I. LESTRADE : Yeah, but some of the guys want to take photographs.

SHERLOCK : So, the shooter. No sign?

D.I. LESTRADE : Cleared off before we got here. But a guy like that would have had enemies, I suppose. One of them could have been following him, but... we've got nothing to go on.

SHERLOCK : Oh, I wouldn't say that.

D.I. LESTRADE : OK. Give me.

SHERLOCK : The bullet they just dug out of the wall's from a handgun. A kill shot over that distance, that's a crack shot. But not just a marksman, a fighter. His hands couldn't have shaken at all so clearly he's acclimatised to violence. He didn't fire until I was in immediate danger though, so strong moral principle. You're looking for a man probably with a history of military service, and...

D.I. LESTRADE : nerves of steel...

SHERLOCK : Actually, you know what? Ignore me.

D.I. LESTRADE : Sorry?

SHERLOCK : Ignore all of that. It's just the er...the shock talking.

D.I. LESTRADE : Where are you going?

SHERLOCK : I just need to...talk about the rent.

D.I. LESTRADE : I've still got questions.

SHERLOCK : What now? I'm in shock - look, I've got a blanket.

D.I. LESTRADE : Sherlock!

SHERLOCK : And, I just caught you a serial killer... More or less.

D.I. LESTRADE : OK. We'll pull you in tomorrow, off you go.

 

JOHN : Erm - Sergeant Donovan has... just been explaining everything. The two pills... Dreadful business, isn't it?

SHERLOCK : Dreadful. Good shot.

JOHN : Yes. Yes, must have been. Through that window. Well, you'd know.

SHERLOCK : Need to get the powder burns out of your fingers. I don't suppose you'd serve time for this, but let's avoid the court case. Are you all right?

JOHN : Yes, of course I'm all right.

SHERLOCK : Well, you have just killed a man.

JOHN : Yes... That's true, isn't it? But he wasn't a very nice man.

SHERLOCK : No. No, he wasn't, really, was he?

JOHN : Frankly a bloody awful cabbie.

SHERLOCK : That's true, he was a bad cabbie. You should have seen the route he took us to get here.

JOHN : Stop it! We can't giggle, it's a crime scene. Stop it.

SHERLOCK : Well, you're the one who shot him.

JOHN : Keep your voice down.

SHERLOCK : Sorry, it's just erm... nerves, I think. Sorry.

JOHN : You were going to take that damn pill, weren't you?

SHERLOCK : Course I wasn't. Biding my time. Knew you'd turn up.

JOHN : No, you didn't. That's how you get your kicks, isn't it - you risk your life to prove you're clever.

SHERLOCK : Why would I do that?

JOHN : Because you're an idiot.

SHERLOCK : Dinner? Starving. End of Baker Street there's a good Chinese. Stays open till two. You can tell a good Chinese by the bottom third of the door handle.

JOHN : Sherlock... That's him, that's the man I was talking to you about.

SHERLOCK : I know exactly who that is.

MYCROFT HOLMES : So... Another case cracked. How very public-spirited. Though that's never really your motivation, is it?

SHERLOCK : What are you doing here?

MYCROFT : As ever, I'm concerned about you.

SHERLOCK : Yes, I've been hearing about your "concern".

MYCROFT : Always so aggressive. Did it never occur to you that you and I belong on the same side?

SHERLOCK : Oddly enough - no.

MYCROFT : We have more in common than you'd like to believe. This petty feud between us is simply childish. People will suffer. And you know how it always upset Mummy.

SHERLOCK : I upset her? Me? It wasn't me that upset her, Mycroft.

JOHN : No. No, wait... Mummy? Who's Mummy?

SHERLOCK : Mother. Our mother. This is my brother, Mycroft. Putting on weight again?

MYCROFT : Losing it, in fact.

JOHN : He's your brother?

SHERLOCK : Course he's my brother.

JOHN : So he's not...

SHERLOCK : Not what?

JOHN : I don't know... Criminal mastermind?

SHERLOCK : Close enough.

MYCROFT : For goodness' sake. I occupy a minor position in the British government.

SHERLOCK : He IS the British government, when he's not too busy being the British secret service or the CIA on a freelance basis. Good evening, Mycroft. Try not to start a war before I get home, you know what it does for the traffic.

JOHN : So, when you say you're concerned about him - you actually are concerned?

MYCROFT : Yes, of course.

JOHN : I mean, it actually is a childish feud?

MYCROFT : He's always been so resentful. You can't imagine the Christmas dinners. Yeah...

JOHN : No... God, no. I'd better erm... Hello again.

ANTHEA : Hello.

JOHN : We met earlier on this evening.

ANTHEA : Oh!

JOHN : OK. Goodnight.

MYCROFT : Goodnight, Dr Watson.

 

JOHN : So, dim sum. Mmm!

SHERLOCK : I can always predict the fortune cookies.

JOHN : No, you can't.

SHERLOCK : Almost can. You did get shot, though.

JOHN : Sorry?

SHERLOCK : In Afghanistan. There was an actual wound.

JOHN : Oh. Yeah, shoulder.

SHERLOCK : Shoulder! I thought so.

JOHN : No, you didn't.

SHERLOCK : The left one.

JOHN : Lucky guess.

SHERLOCK : I never guess.

JOHN : Yes, you do. What are you so happy about?

SHERLOCK : Moriarty.

JOHN : What's Moriarty?

SHERLOCK : I've absolutely no idea.

 

ANTHEA : Sir, shall we go?

MYCROFT : Interesting, that soldier fellow. He could be the making of my brother... or make him worse than ever. Either way, we'd better upgrade their surveillance status. Grade three active.

ANTHEA : Sorry, sir - whose status?

MYCROFT : Sherlock Holmes, and Dr Watson.

 

[END]

Kikavu ?

Au total, 132 membres ont visionné cet épisode ! Ci-dessous les derniers à l'avoir vu...

faith 
03.12.2022 vers 03h

Kar026 
30.08.2021 vers 21h

Emmalyne 
31.12.2020 vers 00h

arcadybilo 
07.11.2020 vers 13h

LinoaSmile 
12.02.2020 vers 10h

Ubik3 
25.10.2019 vers 02h

Derniers commentaires

Avant de poster un commentaire, clique ici pour t'identifier.

bloom74  (03.10.2019 à 07:15)

J'ai bien aimé cet épisode et la rencontre des deux personnages Watson et Holmes. J'aime beaucoup le fait que la série soit transposée à l'époque moderne.

Archi fan des déductions de Sherlock ! Je surveillerai quelques détails si un jour on m'offre un téléphone d'occasion ;D

 

Spyfafa  (23.08.2016 à 18:31)

Je viens de découvrir la série et j'ai beaucoup aimé ce premier épisode qui pose les bases de la série et des personnages. On entre dans l'univers et on découvre la personnalité de Sherlock, son débit de paroles rapide et ses réflexions pour le moins étonnantes parfois. ;) 

J'aime beaucoup la rencontre entre les deux personnages principaux, honnêtement, je ne pensais pas que c'était Watson qu'on voyait en premier. ^^'

L'intrigue des suicides est vraiment bien faite et je dois dire que le coupable n'est pas très "rassurant", il me mettait mal à l'aise un peu face à Sherlock. 

Contributeurs

Merci aux 4 rédacteurs qui ont contribué à la rédaction de cette fiche épisode

Aelis 
Elixir88 
ginapardi 
pretty31 
Ne manque pas...

Rejoins l'équipe HypnoCheck pour vérifier les informations des épisodes de la citadelle.
L'équipe HypnoCheck recrute ! | En savoir plus

L'équipe HypnoDiff, chargée de la saisie des synopsis et des news diffusions, recrute.
L'équipe HypnoDiff recrute ! | Plus d'infos

Le nouveau numéro d'HypnoMag est disponible !
HypnoMag | Lire le nouveau numéro !

Alternative Awards : À vos nominés
Alternative Awards | On compte sur vous !

Activité récente
Actualités
Andrew Scott est à l'affiche du film Sans jamais nous connaître

Andrew Scott est à l'affiche du film Sans jamais nous connaître
Andrew Scott, l'interprète de Moriarty dans Sherlock, est actuellement sur les grands écrans...

Benedict Cumberbatch dans Un espion ordinaire le 15 janvier sur France 3

Benedict Cumberbatch dans Un espion ordinaire le 15 janvier sur France 3
Envie de voir un film d'espionnage avec Benedict Cumberbatch ? Rendez-vous le lundi 15 janvier à...

L'interview de Baker Street accueille choup37 et un célèbre Docteur !

L'interview de Baker Street accueille choup37 et un célèbre Docteur !
Aujourd'hui, c'est Halloween. En revanche pour notre quartier, c'est surtout le moment de vous...

Andrew Scott dans la bande-annonce de All of Us Strangers

Andrew Scott dans la bande-annonce de All of Us Strangers
Andrew Scott sera prochainement à l'affiche du film All of Us Strangers, qui mêle les genres...

Martin Freeman dans The Operative lundi 15 mai sur CStar

Martin Freeman dans The Operative lundi 15 mai sur CStar
Retrouvez Martin Freeman aux côtés de Diane Kruger dans le film The Operative, diffusé lundi 15 mai...

Newsletter

Les nouveautés des séries et de notre site une fois par mois dans ta boîte mail ?

Inscris-toi maintenant

HypnoRooms

choup37, 18.04.2024 à 08:49

5 participants prennent part actuellement à la chasse aux gobelins sur doctor who, y aura-t-il un sixième?

chrismaz66, 18.04.2024 à 11:04

Choup tu as 3 joueurs de plus que moi!! Kaamelott est en animation, 3 jeux, venez tenter le coup, c'est gratis! Bonne journée ^^

choup37, 19.04.2024 à 19:45

Maintenant j'en ai plus que deux, je joue aussi sur kaa

Viens chatter !